C’est en marge du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE), prévu aujourd’hui à Luxembourg, que se tiendra le quatrième conseil d’association Algérie-UE en présence de Mourad Medelci.
Les deux parties évalueront ainsi la mise en œuvre de l’accord d’association depuis son entrée en vigueur en septembre 2005 et feront le point du nombre d’actions bilatérales à «court et moyen» termes, identifiées, pour rappel par le comité d’association réuni le 16 septembre 2008.
Les deux parties se pencheront essentiellement sur des domaines définis comme prioritaires, à savoir le soutien aux réformes économiques, les investissements directs étrangers (IDE), les questions commerciales, l’énergie, la circulation des personnes et le terrorisme. Cette rencontre, déjà annoncée par les représentants du ministre du Commerce, a été précédée d’un conseil ministériel en mai dernier.
Une rencontre qui s’est imposée après le constat du déficit de la balance commerciale de l’Algérie dans ses échanges avec l’UE. C’est donc pour rééquilibrer cette balance que l’Algérie présentera aujourd’hui des propositions à l’UE.
L’Algérie, dont le ministère du Commerce a émis le souhait de réviser quelques clauses de l’accord, compte faire avec ses partenaires européens une «évaluation sérieuse» en vue de trouver les moyens qui permettraient aux deux parties de «progresser davantage et de réaliser la coopération» à laquelle elles aspirent, a indiqué une source diplomatique à l’APS.
En matière d’IDE, la partie algérienne va demander «un effort supplémentaire» pour booster les investissements européens en Algérie, lesquels sont jugés «en deçà des attentes».
Au chapitre énergie, les discussions se poursuivront dans un contexte où l’UE presse l’Algérie d’accélérer la conclusion d’une nouvelle mouture du mémorandum d’entente.
Ce mémorandum constitue un instrument politique «important» pour l’Algérie dans le cadre d’une négociation globale en relation avec son adhésion à l’OMC. Pour sa part, l’UE interpellera, selon des observateurs cités par l’APS, l’Algérie sur plusieurs questions.
Elle lui exprimera notamment sa «préoccupation» quant aux dernières mesures relatives à l’investissement et au commerce extérieur. De manière générale, l’objectif recherché à travers cette réunion est de relancer la coopération bilatérale entre les deux parties dans le cadre «du respect des relations équilibrées» entre l’Algérie et l’UE.
A titre de rappel, depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association en 2005, l’impact budgétaire du démantèlement tarifaire est évalué par les Douanes algériennes à 1,1 milliard de dollars de manque à gagner par l’Algérie.
Sur les 17 contingents ouverts par l’UE pour les produits agricoles transformés, 11 ont connu un taux de consommation de 0%, alors que du côté européen, sur les 76 contingents ouverts, 43 ont été totalement épuisés.
Aussi, les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) pour 2008 ont fait ressortir une «explosion» des importations de l’Algérie, alors qu’en parallèle les exportations des entreprises algériennes n’ont pas évolué. Les PME nationales n’ont pas bénéficié de l’accord d’association.
Le fait que l’UE reste le premier partenaire commercial de l’Algérie, avec 53,23% des importations et 51% des exportations, n’a pas eu d’effet sur la situation. Les raisons évoquées à cet effet par les spécialistes sont nombreuses, particulièrement la faiblesse des performances des PME et l’absence des actions de mise à niveau dont le programme n’a pas donné les résultats escomptés.
L’adhésion des PME à ce programme s’est fait de manière timide. D’où leur faible contribution dans la promotion des échanges entre les deux parties. La structure globale des exportations hors hydrocarbures vers l’UE reste marquée par une «faiblesse structurelle» malgré une légère progression des exportations des produits agricoles et de la pêche de 3,39% et des produits industriels avec + 38,52%.
Sommairement, les exportations hors hydrocarbures vers l’UE ont enregistré une hausse de 200 millions de dollars, alors que le montant des importations algériennes de l’UE était en hausse de 4,335 milliards de dollars.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette hausse, entre autres le renforcement de l’euro face au dollar, la hausse des prix des matières premières et des produits alimentaires au niveau des marchés mondiaux, ainsi que l’entrée en vigueur de la 2e phase du démantèlement tarifaire dans le cadre de l’accord d’association