Amara Benyounes, ministre du Commerce, et Nadjla Harrouche, ministre tunisienne du Commerce et du Tourisme, en visite à Alger, hier, ont animé une conférence de presse à l’hôtel El Aurassi pour parler principalement de l’accord commercial préférentiel (ACP) conclu entre l’Algérie et la Tunisie au mois de mars dernier.
La visite de la ministre tunisienne entre dans le cadre de la préparation de la réunion prévue au mois de septembre prochain et qui sera dédiée à l’évaluation de cet accord.
M. Benyounes a indiqué, lors de la conférence de presse, qu’en dehors de l’accord préférentiel, beaucoup de questions ont été abordées avec la ministre tunisienne lors d’un tête-à-tête tenu à l’abri des médias. Des questions liées aux relations commerciales entre les deux pays ont été passées en revue de manière générale. S’exprimant au sujet de l’ACP, Mme Nadjla Harrouche a indiqué que « les experts chargés du suivi de l’accord en question ont été instruits par les deux ministres pour faire le nécessaire afin d’aplanir les difficultés susceptibles de se dresser face aux opérateurs algériens et tunisiens ».
L’accord, rappelons-le, dresse une liste détaillée des produits à exonérer de part et d’autre de la frontière. Une liste qui répertorie des produits agricoles et agroalimentaires devant être exonérés de taxes douanières de 40% à 100% selon les cas. La ministre tunisienne a attiré l’attention sur le fait que l’obstacle le plus important qui pourrait entraver les échanges commerciaux entre les deux pays est celui des procédures douanières contraignantes. Une réalité valable, selon elle, du côté algérien comme du côté tunisien. Nombre d’opérateurs économiques, principalement du côté algérien, n’ont cessé d’appeler à appliquer une « réciprocité fiscale » de part et d’autre de la frontière. Une problématique qui sera au cœur des discussions lors de la prochaine réunion entre les deux parties en Tunisie, dont l’objectif principal est d’évaluer l’accord de libre-échange qui lie les deux pays, mais également trouver des solutions aux problèmes que les opérateurs économiques et commerciaux algériens et tunisiens rencontrent dans leurs relations d’affaires, même si, aux yeux de la ministre, « ce sont plus des difficultés que de véritables problèmes ».
Elle a toutefois annoncé la mise en place prochaine de certains mécanismes devant réduire les difficultés rencontrées par les entreprises des deux pays pour tout ce qui concerne les procédures douanières. Mme Nadjla Harrouche a informé, en outre, que les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Tunisie ont progressé de 19% en 2013, en comparaison avec l’année précédente, avec un montant global de 1,7 milliard de dollars.
Pour rappel, la Tunisie a avalisé, lors de la tenue d’un Conseil des ministres le 6 novembre dernier, l’accord bilatéral portant sur une deuxième liste de produits industriels en provenance de l’Algérie qui seront exonérés des droits de douanes et des taxes d’effet équivalent.
et accord ouvre la voie à un régime préférentiel en vertu duquel deux listes de produits tunisiens et algériens traversant la frontière se verront accorder ces avantages fiscaux, en droite ligne de la politique bilatérale des deux pays visant l’intégration économique, avant de pouvoir mettre en place une zone de libre-échange.