Infrastructure télécoms inadéquate
Coupures de connexion et mauvaise qualité des services
L’Algérie reste à la traîne de ses voisins du Maghreb et même d’Afrique dans le domaine de l’Internet. Mauvaise gestion, instabilité du management, manque de visibilité sur la stratégie et interventionnisme politique empêchent le groupe public de télécommunications de se développer.
Le constat est tel que 10 ans après la promulgation de la loi 2000-03 du 5 août 2000 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications, le secteur accuse encore un retard.
En tout cas, même si la téléphonie mobile a connu un boom, le fixe, par contre, demeure à la traîne. Sa structure économique très industrielle et sa faible orientation vers les services placent l’Algérie en deuxième position, voire sous certains angles en 3e position pour ce qui est du tissu des entreprises IT en Afrique du Nord.
Il faut dire qu’en Algérie une bonne partie des produits IT sont revendus par des indépendants. Leurs ventes sont significatives puisqu’elles représentent plus de deux tiers de chaque catégorie des produits. Alors que les grossistes et les revendeurs des produits bureautiques remplissent l’autre tiers du canal.
L’utilisation du Net connaît une faible évolution «disparate» d’une localité à l’autre. Les internautes sont de tout âge et «maîtrisant» plus ou moins une langue étrangère (français, anglais). En fait, les TIC voguaient au gré des besoins des uns et des autres et les raisons du retard sont multiples.
En cause notamment une infrastructure télécoms inadéquate et des insuffisances en matière de support sécurisé et de qualité du haut et très haut débits, mises en évidence dans le plan «e-Algérie 2013», des tarifs de connexion élevés et l’absence d’une politique de coopération claire entre le gouvernement et le secteur privé.
L’opérateur historique Algérie Télécom a signé un contrat de performance avec l’Etat pour garantir et réaliser les performances projetées pour l’échéance 2009-2013 mais pour l’heure, les abonnés prennent encore leur mal en patience. L’idée de lancer la 3G (réseaux mobiles) a été abandonnée par le gouvernement pour la simple raison qu’elle revient chère, selon le premier responsable du secteur.
En faisant une rétrospective 2009, l’année a été sans conteste marquée par les difficultés de Orascom Télécom Algérie (OTA) en terme de fiscalité vis-à-vis de la Direction générale des impôts. La même année a vu aussi l’aggravation du conflit entre Algérie Télécom et le provider privé Eepad.
Ce dernier s’est vu couper l’accès à la bande passante vers Internet suite à ses impayés dus à Algérie Télécom. Conséquence : la quasi-totalité des abonnés de l’Eepad ont basculé vers Algérie Télécom. Et bonjour les dégâts !
Actuellement, les millions d’internautes souffrent le martyre avec les coupures de connexion, l’impossibilité pour le centre d’appel de satisfaire tous les appels téléphoniques des plaignants, l’inexistence de modems Router au niveau des Actel d’Algérie Télécom, le faible débit….
N. LARIBI