Algérie Telecom ne peut pas se lancer dans la télédistribution pour offrir des chaînes Tv à ses quelque 3,5 millions de clients. « Nous ne saurions concurrencer, par les tarifs que nous proposerions éventuellement, les pirates qui l’offrent au moyen du Sharing à des prix très bas, car nous serions appelés à acheter des licences auprès des chaines Tv et nous fixerions nos tarifs en conséquence », a déclaré le président directeur général d’Algérie Telecom, Azouaou Mehmel.
Le secteur de la télédistribution est dominé en Algérie par les fournisseurs-pirates qui utilisent leurs accès Internet pour émettre les signaux de chaînes de télévision cryptées. Ils vendent ensuite ces chaînes à des acheteurs qui souscrivent à des bouquets ou des chaînes à la carte, pour des prix très bas. Des « abonnements » sont généralement semestriels, à 2000 dinars le mois (env. 18 €).
A ces prix, les opérateurs pirates tirent leur épingle du jeu, car ils ne paient ni impôt à l’Etat algérien, ni droits Tv aux chaînes piratées. Tout juste souscrivent-ils à des abonnements, comme tout client, pour des chaînes qu’ils revendent ensuite.
« Ce phénomène engendre un manque à gagner à AT et nous avons même remarqué qu’il y a des gens qui n’utilisent leur accès Internet que pour ça », a expliqué Azouaou Mehmel.
A noter tout de même que ces fournisseurs-pirates sont pourtant identifiables par Algérie Telecom qui leur vend des accès Internet. Il est possible d’identifier les pirates, car ceux-ci achètent leur accès Internet auprès d’AT. Mais selon l’entreprise, la priorité est accordée aux infrastructures.