Algérie – Sonelgaz veut « algérianiser » la production d’électricité à l’horizon 2017

Algérie – Sonelgaz veut « algérianiser » la production d’électricité à l’horizon 2017

Le groupe public Sonelgaz est engagé dans un ambitieux programme de partenariats pour délocaliser la fabrication et le montage des équipements de production et de distribution de l’électricité en Algérie. Cette politique vise à mettre un terme aux contrats «clé en main» pour la construction des futures centrales électriques, un procédé qui a suscité de lourds soupçons de corruption ces dernières années.

Selon Nouredine Bouterfa, PDG de Sonelgaz, le groupe public est engagé dans une politique d’industrialisation de la production et de distribution de l’électricité qui vise à réduire de manière considérable le recours à l’importation des équipements tels que les turbines, les transformateurs, les chaudières et alternateurs à coups de centaines de millions de dollars. « La distribution d’électricité est déjà algérianisée depuis longtemps et l’essentiel des équipements est fabriqué en Algérie » a-t-il déclaré dimanche à la radio algérienne. Concernant le transport de l’électricité, les projets sont réalisés depuis 2 ans «en lots décomposés» afin de favoriser les entreprises algériennes car, selon M. Bouterfa, «le tissu industriel le permet et les entreprises disposent de la compétence en matière de maîtrise d’œuvre ».

Plan 2013 – 2017 de 2,2 milliards de dollars

Pour l’industrialisation de la production d’électricité en Algérie, le projet est « plus compliqué ». Toutefois, le processus est déjà engagé et plusieurs partenariats sont prévus d’ici fin 2013 selon la formule du 51/49% pour la réalisation d’un complexe de fabrication de l’ensemble des équipements tels que les turbines, les chaudières, alternateurs, à l’horizon 2017. Le PDG de Sonelgaz a précisé que son groupe a mis à profit le programme 2013 – 2017 qui prévoit la réalisation de 8400 mégawatts en nouvelles capacités de production d’électricité, pour intégrer de manière progressive la fabrication des équipements en Algérie. « Nous avons endossé à l’octroi des contrats d’équipements, la condition que ceux-ci soient réalisés en Algérie dans le cadres de partenariats 51/49% », a déclaré M. Bouterfa, ajoutant que le coût de ces équipements est estimé à 2,2 milliards de dollars. Le gros de ces partenariats concerne la réalisation d’un complexe industriel avec l’équipementier américain General Electric pour un investissement de 200 millions de dollars. Ce complexe se chargera de fabriquer en Algérie, l’ensemble des machines qui équiperont les futures centrales électriques que Sonelgaz compte mettre en service à partir de 2017. La signature d’un autre partenariat pour la mise en place d’une société d’ingénierie est également attendu avant la fin de l’année. Cette société aura pour mission de décomposer les projets des futures centrales en plusieurs lots afin de « favoriser les entreprises locales et la création d’un tissu de PME et PMI qui seront chargées de fabriquer les composants des turbines à gaz, de chaudières, des alternateurs, etc. ».

Dépénaliser la gestion, pas la corruption

A une question sur la bureaucratie qui ralenti la cadence de réalisation des programmes de Sonelgaz, en particulier dans la mise sur le marché de nouvelles capacités de production d’électricité pour répondre à la forte demande estivale, M. Bouterfa s’est félicité du « soutien des pouvoirs publics », à travers un assouplissement des procédures d’acquisition des équipements et une meilleure coopération de la part des Douanes algériennes. Cette « débureaucratisation », selon M. Bouterfa, a permis de réaliser 800 postes de transformation dans un délai record de 8 mois alors que le même programme « prenait 3 années auparavant ». Cité dans le cadre d’une enquête sur l’octroi de contrats de réalisation de centrales électriques à des coûts jugés excessifs, le PDG de Sonelgaz a tiré profit de cette nouvelle sortie médiatique pour plaider encore une fois pour la dépénalisation du risque de gestion : « Il faut faire la part des choses entre la corruption et le délit de gestion, » a-t-il dit. « Il s’agit de dépénaliser l’acte de gestion, pas l’acte de corruption ».