La bande des faux-monnayeurs et «distributeurs» qui avait inondé le marché à Annaba et dans les wilayas voisines vient d’être démantelée et arrêtée par les services de sécurité.
Cette bande était constituée de 39 individus originaires de Annaba, Tébessa, Batna, Aïn M’lila, Constantine, El Eulma, Sétif, Bordj Bou Arréridj et Alger. Il s’agit d’un véritable réseau, dont les ramifications s’étendent jusqu’en France et en Chine, qui vient de tomber dans les filets des limiers des brigades économiques spécialisées, suite à des enquêtes lancées sur la base de renseignements recueillis auprès des individus arrêtés dans la wilaya de Annaba.
Ainsi, 270 millions de dinars, en coupure de 1 000 DA, ont été saisis par les services de sécurité depuis l’été dernier, suite à la découverte, au niveau du Trésor public de la wilaya de Annaba, de 360 000 dinars en faux billets de 1 000 DA. La période estivale avait été propice pour l’écoulement de la fausse monnaie.
Au niveau des institutions financières, on découvre à chaque fin de journée que des dizaines, voire des centaines de faux billets étaient versés sans pour autant que les équipements fonctionnant aux ultraviolets installés ne les détectent. Cette situation a encouragé les faux-monnayeurs à inonder le marché à tel point qu’une psychose s’est installée dans la région.
Ce qui a poussé les commerçants à examiner le billet de 1 000 DA sous toutes les coutures. Certains sont allés jusqu’à refuser les billets de 1 000 DA de crainte d’avoir à assumer la responsabilité de ces billets au cas où ces coupures seraient fausses
L’introduction de nouvelles techniques de détection des faux billets de banque a quelque peu rassuré le marché et les commerçants et la situation a été plus ou moins rétablie, mais le spectre du faux billet demeure. Il faut dire que le faux billet fabriqué en Chine frôle la perfection et aucune différence n’est perceptible entre ce dernier et le billet de banque authentique.
Les compteuses de billets, dont les banques sont équipées, ne font pas la différence. Dernièrement, l’Association des banques et des établissements financiers (Abef) s’était adressée à la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) pour l’acquisition de 3 000 compteuses de billets de dernière génération. Celles-ci sont équipées de moyens ultramodernes capables de détecter n’importe quel faux billet, perfectionné soit-il.
Cet équipement fabriqué au Japon est déjà disponible et opérationnel au niveau de certaines banques, le CPA étant le premier à l’avoir mis en service à Annaba pour se mettre définitivement à l’abri de ce trafic qui menace sérieusement l’économie nationale. Ces 3 000 compteuses seront réparties au niveau des institutions financières du pays et, selon les spécialistes de la monétique, ces appareils sont performants et sûrs.
Mohamed Rahmani