Algérie SNMG : L’augmentation des salaires acquise

Algérie SNMG : L’augmentation des salaires acquise

La tripartite, dont la date n’a pas encore été fixée, a été au centre du débat d’hier au forum d’El Moudjahid.

Intervenant lors de cette rencontre, le président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), M. Abdelaziz Mehenni a affirmé que pour le moment «on ne connaît ni la date ni l’ordre du jour de la tripartite ».

«Le ministre du travail a parlé du code du travail, le Premier ministre a évoqué les investissements, on parle aussi du SNMG mais on n’en connaît pas plus…» explique-t-il, ajoutant que les patrons ont, eux aussi, des propositions à soumettre lors de la rencontre.

Il explique à ce propos que l’outil de production algérien doit être soutenu comme c’était le cas du secteur agricole.

«Nous demandons un plan Bouteflika pour sauver ce qui reste de l’industrie algérienne», a-t-il clamé devant l’assistance.

Car, pour l’orateur, «un pays qui perd son outil de production est un pays mort».

Il propose ainsi «une mise à niveau technologique et financière» de ce qui reste du secteur industriel.

Dans le même ordre d’idées, le président de la CIPA s’est interrogé sur le sort du privé algérien dans l’environnement actuel.

«Dans les prochaines années, on verra l’apparition de 200.000 PME, et de 3.000.000 emplois, c’est un plan colossal, mais quel sort réserve-t-on au privé actuel ?» s’interroge-t-il.

M. Mehenni a évoqué aussi l’environnement dans lequel active l’entreprise privée, notamment avec l’adhésion de l’Algérie à la zone arabe de libre-échange (Zale), l’accord d’association avec l’Union européenne, les privatisations, etc.

Il rappellera aussi, dans ce sillage, l a décennie noire et la dévaluation du dinar qui ont porté un coup dur au secteur privé.

De son côté, M. Abdellaoui, vice-président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) a abondé dans ce sens, estimant qu’il faut «différencier entre les PME productrices et les sociétés commerciales ».

Le représentant de la CGEA est allé même jusqu’à proposer d’appliquer la règle de réciprocité pour les sociétés d’importation détenues par les étrangers.

Sur un autre registre, les représentants des patrons ont dit «oui» à l’augmentation du SNMG sans plus de détails.

«Le relèvement du SNMG est acquis», a souligné M. Abdellaoui, affirmant que «pour mieux produire, il faut mieux vivre».

Pour sa part, la représentante de l’Association des femmes chefs d’entreprise a mis l’accent sur «la prospection et l’aménagement du territoire pour avoir une conception globale de ce que nous voulons».

A ses yeux, «la création d’une direction de l’intelligence économique rattachée au ministère de l’Industrie est insuffisante».

Elle demande, en outre, à ce qu’il y ait une synergie entre les formations universitaires et les besoins des entreprises.

Par ailleurs, le représentant du secteur du BTPH, M. Yahiaoui, a préféré soulever la question de l’importation d’un million de tonnes de ciment.

Il dit que les chiffres avancés par les pouvoirs publics pourraient être erronés puisque l’Algérie produit actuellement un peu plus de 16 millions de tonnes et consomme environ 14 millions de tonnes, donc elle pourrait aisément exporter la différence.

«Pourquoi les pouvoirs publics n’arrivent-ils pas à juguler la crise du ciment ?» s’interroge l’invité d’El Moudjahid.

S’agissant de la tripartite, ce dernier a souhaité être invité à la rencontre, justifiant que le secteur du BTPH est mal représenté par le patronat.

Smaïl Boughazi