Algérie – Seulement 50,36% des assiettes foncières des zones industrielles sont exploités (officiel)

Algérie – Seulement 50,36% des assiettes foncières des zones industrielles sont exploités (officiel)

La situation n’est pas moins alarmante au niveau des zones d’activités situées généralement dans de petites localités et souvent laissées à l’abandon faute d’investisseurs.

L’Algérie dispose actuellement de 72 zones industrielles couvrant une superficie de plus 12.000 hectares et de plus de 450 zones activités couvrant une superficie de plus 17.000 hectares. Ces superficie sont très importantes et peuvent, théoriquement, répondre aux besoins en foncier de l’économie nationale. Toutefois, une bonne partie de ce foncier n’est pas exploitée à en juger par des chiffres livrés par le gouvernement après un conseil interministériel tenu mardi et présidé par Abdelmadjid Tebboune en présence des ministres de l’Intérieur et des Collectivités locales, des Finances, et de l’Industrie et des Mines.

Lors de cette réunion, qui a porté sur l’évaluation de la situation des zones industrielles et des zones d’activités, il a été relevé, sur la base d’une étude, que 11.600 hectares de réserves foncières destinées à l’investissement sont en situation de non-exploitation, dont 13.977 parcelles couvrant une superficie de 5.530 ha non attribuées se composant de 2.773 ha au niveau des zones industrielles et de 2.757 ha au niveau des zones d’activités. L’étude ayant abouti à ses résultats fait montre aussi de l’existence de 15.140 parcelles destinées à l’investissement, attribuées mais non exploitées, et qui couvrent globalement une superficie de 6.132 ha réparties entre 3.183 ha de zones industrielles et 2.949 ha de zones d’activités.

Il ressort de ces chiffres que seulement 6.044 hectares du foncier disponible au niveau des zones industrielles sont exploités, soit 50,36%. Même chose au niveau des zones d’activités où 33,56 % du foncier n’est pas exploité. Ainsi, au moment où autant d’assiettes foncières restent inexploitées, nombre d’industriels ne cessent-ils de se plaindre de la difficulté de l’accès au foncier industriel et de la cherté de celui-ci. Où se situe le problème ?

Des zones souvent non viabilisées

Il est notoire que les zones industrielles et les zones d’activités du pays sont, pour la plupart, non viabilisées, y compris dans les grandes villes à l’image d’Alger, Sétif, Tizi-Ouzou, Chlef, etc. La zone industrielle de Rouiba, la plus importantes du pays avec 1.200 hectares, en est la parfaite illustration. Même chose pour celles de Oued Smar, à Alger, et de Oued Tlelat, à Oran, qui sont loin de répondre aux standards internationaux aussi bien en accessibilité, en sécurité, en propreté qu’en réactivité. Cependant, celles-ci demeurent exploitables malgré leur état déplorable. Beaucoup d’autres ne disposent même pas du strict minimum, comme celle de Bellara, à Jijel, qui commence à peine à vivoter et celle de Sougour, à Tiaret.

En ce qui concerne les zones d’activités, le constat est plus qu’alarmant. Situé généralement dans de petites localités, elles sont souvent laissées à la traîne à cause de l’inexistence d’investisseurs potentiels mais aussi faute de moyens.

 

Une gestion par le privé semble exclue

Pour régler ce problème, qui pénalise grandement l’économie nationale en laissant à l’abandon des réserves aussi importantes de foncier industriel, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de mettre en place une commission interministérielle composée des trois ministères concernés, à savoir l’Intérieur, l’Industrie et les Mines et les Finances afin d’étudier « la faisabilité ou non des zones industrielles nouvelles proposées par le ministre de l’Industrie et des mines, et de préparer également les projets de textes nécessaires à la bonne utilisation et gestion du foncier disponible ». Qu’est-ce que cette commission interministérielle pourrait proposer ? Abdelmadjid Tebboune n’en dit rien de précis. Par contre, il est probablement exclu que l’aménagement et la gestion des zones industrielles et d’activités soient confiées au privé, ce qu’espéraient, en vain, Abdelhamid Temmar et Abdesslem Bouchouareb.