Le procès d’un jeune blogueur algérien ayant appelé à boycotter les élections législatives du 10 mai qui devait s’ouvrir mercredi au tribunal d’Alger a été reporté au 16 juin, a déclaré un de ses avocats. « Il a été présenté très tôt ce matin et +vite fait+ la juge a décidé de reporter l’affaire au 16 juin », a déclaré à l’AFP, l’avocat de la défense Me Salah Debbouz.
« Nous n’avons pas contesté le report étant donné que notre client n’est pas incarcéré et que les autres avocats de la défense n’étaient pas présents au vu de l’heure matinale à laquelle il a été présenté », a ajouté Me Debbouz. Tarek Mameri, 23 ans, avait été arrêté le 2 mai après avoir diffusé sur le net des vidéos dans lesquelles il demandait le boycott des élections. Selon le Réseau des avocats de défense des droits de l’homme (RADDH), le jeune Mameri est accusé de « destruction de biens d’autrui, incendie de documents administratifs et incitation à l’attroupement ».
L’accusé a reconnu les faits devant le procureur en disant: « oui, j’ai détruit les panneaux d’affichage électoraux et brûlé ma carte d’électeur. J’ai préféré commettre cela plutôt que de m’immoler », selon la RADDH. Selon Me Debbouz, « le véritable crime de Mameri est d’avoir osé donner son opinion avec franchise ». Le 13 mai un salafiste yéménite, accusé d’avoir lancé une fatwa proscrivant les élections en Algérie, a été condamné par le tribunal d’El-Oued, 600 km au sud-ouest d’Alger, à six mois de prison avec sursis et 100.000 dinars (1000 euros) d’amende. Le verdict était assorti d’une interdiction de dix ans d’entrer en Algérie alors qu’aucun visa n’est nécessaire entre les deux pays.