Algérie: quelque 300 manifestants devant la présidence pour l’emploi

Algérie: quelque 300 manifestants devant la présidence pour l’emploi
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Quelque 300 manifestants ont manifesté dimanche devant la présidence à Alger pour demander un emploi, des contrats de longue durée, l’intégration dans l’Education nationale, des réformes ou encore une aide pour ceux récemment rapatriés de Libye, ont constaté des journalistes.

La manifestation, organisée par le Collectif des chômeurs créé le mois dernier, devait initialement s’ébranler de la place des Martyrs dans le vieux centre d’Alger vers la présidence mais une forte mobilisation policière a conduit les participants à rejoindre séparément la présidence.

Ils ont été maintenus à une cinquantaine de mètres de distance du complexe présidentiel par un important cordon policier.

« Nous ne sommes pas des politiciens, nous ne sommes pas des voyous. Nous sommes une jeunesse éduquée », criaient des manifestants.

« Protestations jusqu’à l’assimilation » ou « l’intégration est un droit », affirmaient des banderoles.

Dans les rangs des manifestants, Delila, 34 ans, membre du collectif de chômeurs, réclame du travail. « J’ai un diplôme de magister en physique, mais je n’arrive pas à trouver d’emploi », se plaint la jeune femme. « Nous ne vivons que sur des promesses », dit-elle à l’AFP.

Aux côtés des chômeurs, peu nombreux, une majorité d’enseignants ont réclamé leur intégration dans l’Education nationale.

« Je viens de Mostaganem (à 350 km à l’ouest d’Alger) où j’ai formé des générations de lycéens devenus ensuite instituteurs. Ils ont été intégrés. Moi toujours pas », a déclaré un enseignant voulant rester anonyme par « peur de représailles ».

Parmi les protestataires, des Algériens récemment rapatriés de Libye en raison du conflit dans ce pays affichaient leur désarroi. Ils ont tout laissé derrière eux, comme Yazid, qui y a vécu 17 ans. « On nous a promis que nous serions pris en charge et nous sommes complètement abandonnés », déplore ce père de famille.

« Avec ma femme et mes enfants, nous sommes à la rue », ajoute-t-il montrant une lettre du ministère des Affaires étrangères attestant d’une demande de prise en charge par les autorités préfectorales

Les protestations sociales et politiques à tous les échelons de la société algérienne se sont multipliées ces dernières semaines, notamment à la suite d’émeutes sanglantes contre la cherté de la vie début janvier qui ont fait 5 mots et quelque 800 blessés. La contestation s’est traduite également par une trentaine de tentatives d’immolations par le feu, dont cinq ont été mortelles.

Samedi, le président Abdelaziz Bouteflika a profité du 49e anniversaire du cessez-le-feu de la guerre de libération contre la France pour annoncer dans un message lu par un de ses conseillers de prochaines réformes « globales » y compris « politiques ».