Algérie: quatre condamnations pour une manifestation pour l’emploi

Algérie: quatre condamnations pour une manifestation pour l’emploi

Un tribunal de Laghouat dans le sud de l’Algérie a condamné mardi quatre personnes qui avaient manifesté en février devant l’Agence nationale pour l’emploi à deux mois de prison dont un ferme, a-t-on appris auprès de leur avocate. Treize autres prévenus ont été acquittés, a-t-on indiqué de même source.

« Quatre manifestants ont été condamnés à un mois de prison ferme et un mois avec sursis », a déclaré à l’AFP Me Naïma Saci.

Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme et 20.000 dinars (200 euros) d’amende contre six manifestants, et un an de prison ferme et 20.000 dinars (200 euros) d’amende contre onze autres.

Les manifestants étaient poursuivis notamment pour « attroupement non armé et usage de la force contre les forces de l’ordre », a précisé l’avocate.

« Les quatre manifestants condamnés doivent être libérés dans quelques jours puisqu’ils sont en détention depuis le 20 février », a précisé le représentant local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) Farouk Slimani.

Ils avaient été poursuivis pour avoir manifesté le 20 février devant le siège local de l’Agence nationale de l’emploi (Anem), de cette ville, proche de Hassi R’mel, plus important champ gazier du pays. Quinze autres chômeurs seront également jugés le 26 mars à Ouargla (sud) pour « attroupement non armé ».

Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a annoncé lundi que les entreprises actives dans le sud du pays devront recruter prioritairement de la main d’œuvre locale, une mesure visant à apaiser la colère des jeunes chômeurs qui entendent manifester jeudi.

Le chômage touche de plein fouet la jeunesse algérienne. Selon les pouvoirs publics algériens et le FMI, 21,5% des moins de 35 ans sont sans emploi, contre moins de 10% pour l’ensemble de la population.

La situation des jeunes s’avère encore plus difficile dans le Sud, du fait du faible développement de la région et de la concurrence de travailleurs venus du Nord voire de l’étranger au motif de l’absence de main d’œuvre locale qualifiée.

Les chômeurs du Sud rejettent cet argument, affirmant qu’une partie d’entre eux sont détenteurs de diplômes universitaires.