Les relations entre l’Algérie et le Qatar demeurent solides, même si le contexte régional et international ne s’y prête pas toujours.
Les deux pays aspirent à une coopération plus accrue, notamment dans le domaine économique où tout semble aller comme le souhaitent les deux partenaires. Un rapprochement nourri également par une convergence de vues sur nombre de questions d’ordre international. C’est dans ce sillage que le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a mis l’accent, jeudi dernier, sur ce partenariat de premier ordre, lors d’une conférence de presse au siège de son département, avec son homologue qatari, Khaled Ben Mohamed Al-Attiya, et le ministre du Développement de l’industrie et de la Promotion de l’investissement, Amara Benyounès. « Les positions de l’Algérie et du Qatar convergent sur un certain nombres de questions. Il est donc de notre devoir d’aller plus loin dans la concertation mutuelle, en ouvrant de nouvelles perspectives à tous les niveaux à même de renforcer davantage notre partenariat », plaide le chef de la diplomatie algérienne. Non sans rappeler la position algérienne sur le conflit syrien, à travers son plein soutien à la solution politique dans le cadre de la conférence de Genève-2, M. Lamamra a insisté sur l’indispensable « renforcement » du rôle de la Ligue arabe dans la gestion des crises régionales. « Nous nous efforçons à faire de la Ligue arabe, une autorité morale qui contribue aux solutions politiques dans le règlement des crises, dans le sens où nous devons faire en sorte d’éviter le recours aux moyens qui divisent les pays frères et d’empêcher les guerres fratricides », a-t-il martelé, en soulignant l’appui d’Alger aux efforts de l’envoyé spécial des Nations unies et représentant de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, dans l’espoir de « créer un climat favorable » pour la réussite des négociations, afin de déboucher sur une solution pacifique à la crise. Son homologue qatari, tout en saluant le rapprochement entre Alger et Doha, a réaffirmé l’attachement de son pays à la solution politique en Syrie, « seule » à même de pouvoir mettre fin au conflit qui déchire le pays depuis près de trois ans. « L’Algérie et le Qatar œuvrent conformément aux décisions de la Ligue arabe, et il n’y a aucune divergence entre les deux pays sur la crise syrienne », a souligné le chef de la diplomatie qatarie. Sur la question palestinienne, M. Lamamra a fait savoir que le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra, représentera l’Algérie à la session extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe qui se tient, aujourd’hui au Caire pour soutenir l’Autorité palestinienne dans ses négociations, de façon à ce que les Palestiniens obtiennent leurs droits dans les six prochains mois, comme plaidé par le plan du secrétaire d’Etat américain John Kerry. Interrogé sur la question sahraouie, le chef de la diplomatie qatarie a rappelé que le Qatar respecte toute solution proposée par l’ONU. Autre signe de cette bonne entente, les deux ministres ont fait part de la décision de renforcer la coopération entre les instituts diplomatiques des deux pays, de manière « à améliorer et développer la formation des futurs diplomates, algériens et qataris ».
Amine Goutali