Ce qui guette assurément le mouvement des chômeurs, ce n’est pas l’essoufflement de ses militants. Mais l’arsenal de subterfuges que le système déploie pour faire imploser le Comité national. Petit manuel du clonage, de la diabolisation et du redressement.
Tahar Belabbès lors de la manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Ouargla, à la veille de la manifestation du 14 mars. Une dizaine de jeunes, des chômeurs, ont pris place sur les chaises installées dans la salle. Sur le mur, des affiches, déjà abîmées, des dernières législatives rappellent que l’on se trouve dans un local de TAJ, le parti de Amar Ghoul. Un député arrive et s’installe devant eux avec trois autres militants du parti. «Restez chez vous ! Les organisateurs de cette marche obéissent à un agenda étranger visant notre chère patrie !»
Qatar. Depuis quinze jours, le système tout entier s’est mis en branle pour faire imploser le mouvement des chômeurs. Dans la presse, le leader du Comité, Tahar Belabbès, est accusé de comploter contre l’intégrité de son pays depuis l’étranger, alors que l’administration refuse de lui délivrer un passeport depuis six mois. Sur les réseaux sociaux, journalistes-relais des services ou de la Présidence voient dans la moindre photo «l’implication du Qatar» qui aurait payé les leaders du Comité. Et dans le Sud, les élus et des notables locaux sont mobilisés pour casser l’appel à la marche «Milioniya». Alors que le Comité appelle à un rassemblement à Laghouat et à Oued Souf pour «un Etat de droit», des députés (de TAJ, encore) appellent à une contre-manifestation à Ouargla pour affaiblir le mouvement.
«Ces méthodes sont les méthodes classiques du pouvoir pour affaiblir la protestation sociale depuis les années 1980, explique un ancien leader associatif. Autant la répression directe pouvait fonctionner quand l’opposition agissait dans la clandestinité, autant le système ne pouvait plus y avoir recours une fois les revendications devenues publiques. Alors il a changé de stratégie. Il a utilisé d’autres techniques.» Le noyautage, la récupération, le clonage, la décrédibilisation.
Manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Infiltration. «Le principe est simple : tu crées ton association. On t’envoie des adhérents tous gentils qui finiront pas se retourner contre toi, raconte un proche des chômeurs du Sud. Soit ils y parviennent, ils te sortent et ils vident ton association de sa substance. Soit ils restent minoritaires et montent une dissidence qui deviendra un clone de ton association.» Les associations ne sont pas les seules visées. Les syndicats ont aussi payé très cher leur volonté de s’autonomiser de l’UGTA. Là encore, la technique est imparable : «Là où un véritable syndicat autonome appelle à une grève le samedi, le «faux» syndicat, qui prétend avoir les mêmes objectifs, appelle à une grève un autre jour. Ou la veille, déclare que le gouvernement a accepté la plateforme des revendications et que le mouvement est levé», explique Yacine Zaïd, syndicaliste et militant des droits de l’homme.
En 2009, un rapport toujours d’actualité du Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien écrivait : «Dans l’Algérie des années 2000, animer un syndicat autonome consiste autant à défendre les travailleurs qu’à esquiver les manœuvres incessantes de déstabilisation, d’infiltration et de corruption du pouvoir. Les organisations syndicales indépendantes, en refusant toute sujétion autre que celle due à leurs adhérents, sont la cible principale de l’action des services de la police politique de l’armée, le DRS.»
Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration de Rachid Malaoui en sait quelque chose. «Si le vrai Snapap résiste à l’implosion, c’est d’une part parce que son syndicat n’a pas offert le terrain favorable à la manipulation, reconnaît Mouloud Boumghar, juriste. Il a réussi à préserver l’indépendance du vrai Snapap à l’égard du pouvoir et aussi le mettre à l’abri des luttes partisanes en insistant sur l’autonomie du syndicat à l’égard de tout parti politique, même démocrate et de gauche.»
Virussé. Après une première tentative de clonage en 2002, le Snapap est virussé par un clone en 2004. «Ses dirigeants ayant refusé de soutenir la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle d’avril, un «dissident» isolé organisa un congrès qui bénéficia du soutien actif de l’administration, peut-on lire dans le rapport 2009 du Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien. Immédiatement ce Snapap-bis reçut une subvention, alors que le Snapap n’eut droit qu’à de dérisoires soutiens conjoncturels des pouvoirs publics. Au mépris de la loi et de la réalité factuelle, la justice a attribué au Snapap-bis le petit appartement (avec la documentation et le matériel entreposés) qui servait de siège au syndicat. L’expulsion manu militari des occupants légitimes s’est effectuée avec brutalité et sans aucun recours possible.»
Manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Positions claires. Presque dix ans plus tard, Rachid Malaoui, le président du Snapap, tient bon face à celui qui est présenté comme le véritable interlocuteur du pouvoir à la télé, Belkacem Felfoul. «Il faut dire qu’il mène des campagnes de sensibilisation sur le clonage auprès de sa base et des travailleurs, ajoute une militante. Nous sommes très au fait des menaces qui pèsent sur notre cohésion.» Et Mouloud Boumghar d’ajouter : «Il a aussi aidé à la création des collectifs — chômeurs, bloggeurs… — a su tisser un réseau d’amitiés syndicales à l’international, qui lui donnent une bonne visibilité et permet de distinguer le vrai syndicat qui défend les droits des travailleurs du faux, fruit du clonage, relais du régime auprès des travailleurs. Enfin, et c’est très important, le vrai Snapap a des positions claires sur l’articulation des luttes sociales et des luttes pour les droits de l’homme et la démocratie. Il est très actif sur le terrain de la défense des droits de l’homme et des libertés publiques (liberté syndicale, d’association, de réunion, droit de grève…) et de la lutte pour la démocratie. Cela fait une très nette différence avec son clone.»
En politique, on appelle cette tactique le «redressement». Quasiment tous les partis historiques ont eu à en subir les redoutables effets ces derniers mois. En 2009 déjà, le CISA détaillait la règle du jeu : «Les partis légalisés, ayant encore une base réelle et une direction indépendante du pouvoir, ont été systématiquement depuis 1990 l’objet de manœuvres de divisions internes. Scénario classique : des militants ‘‘dissidents’’, agissant sur ordre, décident d’un congrès de ‘‘redressement’’. Une ‘‘direction’’ est élue dans les conditions les plus illégales et le parti passe sous la coupe du pouvoir.»
Frontières. L’autre carte jouée par le système, c’est celle de la régionalisation. «En 2001, le pouvoir a réussi à régionaliser le mouvement citoyen de Kabylie en lui attribuant des leaders d’opinion qui ne pouvaient avoir une adhésion nationale, se souvient Karim Tabbou, ancien secrétaire général du Front des forces socialistes. Il est même allé très loin en poussant certains à réclamer l’autonomie pour empêcher le courant de prendre une envergure nationale. Sa technique : fixer des frontières et mobiliser les spécificités régionales, les archaïsmes, la corruption et la cooptation de faux représentants.»
Manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Contre-pouvoirs. Pour l’ancien leader du premier parti d’opposition, ce calcul est une erreur, car le pays ne peut être fort et stable que grâce à une société civile solide. «Des jeunes qui revendiquent ont un projet national, contrairement au pouvoir qui est un club d’amis qui prône le régionalisme. Le pouvoir politique ne peut être fort que par le soutien de sa population.» Là réside tout le paradoxe. Car le régime casse les contre-pouvoirs pour assurer son maintien. «Le problème, c’est que le régime attaque toute force naissante et critique en créant un clone pour la casser, observe Mouloud Boumghar. Sa démarche est une démarche de destruction. Il est incapable de susciter un engouement spontané qui lui soit favorable et lorsqu’il crée des syndicats ou des associations à sa solde, ils bénéficient de la complaisance de l’administration et n’attirent, avec tout l’argent que le pouvoir déverse sur eux, que les opportunistes. Avec le clonage, il crée de la confusion et avec «sa» société civile, il achève de détruire l’image des syndicats et associations aux yeux des Algériens.
Menace. L’objectif est clair : la décrédibilisation de la société civile pour susciter le rejet et la démobilisation.» Un militant associatif du Sud résume : «Pour le pouvoir algérien, la respiration normale de la société constitue une menace. Bien sûr, ces techniques de gestion de la société ne sont pas propres à l’Algérie. Tous les régimes autoritaires fonctionnent comme ça. En France, par exemple, les RG recueillent des informations et leur travail s’arrête là. S’ils les utilisent, c’est pour protéger les intérêts du pays à l’étranger, pas contre leurs propres citoyens au moment où ils exercent leurs droits constitutionnels.»
L’objectif de ces manipulations ? Couper les têtes pour dire : «Vous voyez, il n’y a pas de leader, ce sont de simples jacqueries.» Ou empêcher l’émergence d’un leader naturel pour ne négocier qu’avec les leaders que le régime a lui-même fabriqués. «Une logique contre-productive, note un proche du Comité des chômeurs. Car en faisant émerger celui d’à-côté, qui leur assure médiocrité et allégeance, ils cassent la valeur travail/mérite.» Détail rassurant : le complot ne marche pas à tous les coups. «Parfois ils réussissent – comme lors de l´élection présidentielle de 2004 où l´on a vendu avec maestria la thèse de la «neutralité de l´Armée» par exemple, les gens ont cru jusqu’au bout que l’armée était neutre, rappelle le politologue Mohammed Hachemaoui, chercheur au German Institute for International Affairs de Berlin.
Manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
FIS. Parfois ils échouent. Avec le FIS, l´appareil prétorien n’a pas compris qu’il avait en face de lui un parti populaire, un parti de masse. Lors du congrès de Batna en 1991, les gens cadres intermédiaires du FIS avaient fini par comprendre le piège de la grève insurrectionnelle de juin 1991 : ils ont décidé d´écarter le chef de l’organique du parti, Saïd Guechi, tant il était perçu comme le relais du DRS de la police politique. Une nouvelle direction menée par Abdelkader Hachani a émergé, déjouant ainsi complètement les plans de l’appareil autoritaire. Pis, Hachani s’est révélé un politique : il a écarté les radicaux aussi bien que les éléments soupçonnés de rouler pour la police politique, et évité l’implosion du parti. Modéré, il demandait le respect de la Constitution de 1989. Le complot de la grève insurrectionnelle du FIS a certes permis à l’appareil autoritaire d’atteindre son premier objectif immédiat, celui de faire tomber les réformateurs du gouvernement, mais a échoué à atteindre son objectif ultime : celui de reprendre le contrôle de la transition par la récupération ou l’émiettement du FIS.
Piégé par Hachani, qui s’est de surcroît rapproché, entre les deux tours des législatives de décembre 1991, du FLN de Mehri et du FFS d’Aït Ahmed, l’appareil autoritaire n’avait plus d’autre choix pour arrêter la transition démocratique avant qu’elle n’atteigne son point de non-retour, que la solution du coup d’Etat. Le coût politique, humain, social, économique et moral de cette logique de survie du régime autoritaire est énorme. Ses conséquences sont visibles aujourd´hui encore.»
Tahar Belabbès lors de la manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Récupération. Les manipulations peuvent-elles miner la solidarité des chômeurs ? Il est encore trop tôt pour le dire. Le mouvement reste fragile. «Même s’il fait preuve d’une certaine maturité en déjouant toute tentative de récupération et tout débordement», comme l’observe le sociologue Saïb Musette. «Il est menacé par un double danger, estime Fodil Boumala, un des fondateurs de l’ancienne Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui a aussi explosé en plein vol après quelques mois d’existence, malmenée par le régime mais aussi (et surtout ?) victime de luttes partisanes internes. D’un côté, par les tentatives de récupération du pouvoir. De l’autre, par celles des mouvement dits ‘‘d’opposition’’, comme Rachad (les ex-FIS à l’étranger, ndlr).»
En tardant à réagir et en jouant le pourrissement, autre technique, le régime pourrait également parvenir à le neutraliser. A moins qu’il ne décide de distribuer la rente sous forme de budgets et d’emplois, ce qui aurait le même effet. Mais le mouvement développe aussi, de façon consciente et inconsciente, des parades à ces stratégies de sape. L’inéluctable politisation de revendications d’abord économiques (accès à l’emploi, à la formation, à un salaire) en est une.
Etat de droit. Le dernier communiqué du Comité — «Toutes les décisions du gouvernement à la suite du dernier mouvement de revendications ne peuvent être appliquées en l’absence d’institutions propres et crédibles qui appliqueraient la loi sur le terrain» — rend très clair le tournant qu’il est en train d’amorcer. «Depuis 2011, on nous dit qu’il faut rester sur des revendications socioéconomiques, s’insurge un militant. L’Etat est d’accord quand on réclame du pain, du sucre ou des emplois, mais au nom de quoi on n’aurait pas le droit de parler de politique ?»
Rachid Aouin lors de la manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Rachid Aouin, membre du Comité, essaie de minimiser : «Nous n’appelons pas au ‘‘départ d’un régime corrompu’’, nous voulons simplement que les hommes adéquats soient placés dans les postes adéquats. Il faut des institutions crédibles pour bien appliquer les mesures promises.» Mais pour le politologue Mohammed Hachemaoui, il n’y a rien de plus «politique» que la revendication d’un Etat de droit. «Dénoncer des inégalités socioéconomiques est profondément politique car cela revient à dénoncer la corruption Refuser de parler avec les instances du pouvoir formel et exiger de discuter avec les représentants du pouvoir réel révèle le niveau de politisation élevé des leaders de ce nouveau mouvement social, assure-t-il.
Statu quo. En Tunisie, le mouvement social du bassin minier de Gafsa, en 2008, ne revendiquait pas la chute du régime ; ses revendications n’en étaient pas moins démocratiques, donc politiques. Ces six longs mois de résistance tenace face à la dictature de Ben Ali constituent même le socle de la révolution tunisienne. Tahar Belabbès et ses amis, en déjouant les dispositifs de la répression et du clientélisme, ont administré un effet de démonstration. Leur mouvement social constitue de ce point de vue le point de départ d’un nouveau cycle de contestations. Or, la corruption politique, qui colonise l’Etat et génère le mal-développement, creuse les inégalités et alimente la prise de parole des laissés-pour-compte. Cette contradiction qui habite le système algérien ne peut pas tenir longtemps avec un statu quo autoritaire.»
Manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Confiance. L’autre force du mouvement, c’est sa cohésion interne. «Malheureusement pour le pouvoir, Tahar Belabbès ou même Abdelmalek Aïbek (le numéro 2 du Comité, ndlr) sont maintenant très connus. Et si un communiqué est diffusé sans qu’aucun des deux ne le signe, les chômeurs vont se méfier», assure Yacine Zaïd. La politologue spécialiste de l’Algérie à la Fondation sciences et politique de Berlin, Isabelle Werenfels, constate aussi que «la technique du pouvoir pour neutraliser ce genre de mouvement consiste à créer de la méfiance à l’intérieur même de ces initiatives. Or, dans ce cas précis, cette tâche lui est difficile parce que la proximité qui règne entre les chômeurs (réunions de quartier, leaders proches et bien identifiés…) crée justement de la confiance interne.»
Résultat : à Laghouat, les chômeurs qui manifesteront ce samedi passeront aussi un message au wali. «Pendant que les meneurs étaient jetés en prison (condamnation à un mois de prison ferme pour des manifestants début mars, ndlr), le wali de Laghouat choisissait de recevoir ceux qui l’intéressaient, rappelle Yacine Zaïd. Les chômeurs ne sont pas dupes : ils comptent bien lui dire que ces gens-là ne les représentent pas.»
Abdelmalek Aïbek regarde aussi avec beaucoup de recul les mouvements parallèles en train de se former. «Une tactique prévisible. La rue est consciente de tout cela. La preuve, les députés que le gouvernement utilise comme des pompiers ont été chassés par la population à Ouargla !» Isabelle Werenfels pense que c’est de cette adhésion que le Comité peut tirer sa plus grande force. «Si ce mouvement a l’adhésion de différentes couches sociales, des femmes notamment, il pourra mobiliser encore plus de segments et il sera alors plus difficile au pouvoir de le casser. Et s’il échappe en plus aux cercles de zaouïas et des tribus, il sera encore plus compliqué de le diviser.»
Manifestation du 14 mars à Ouargla. (Crédit : A. Meddi)
Dialogue social. Enfin, les médias dont les réseaux sociaux, contribuent aussi à rendre la manipulation plus visible. «Le pouvoir pouvait bien accuser les arouch de séparatistes, personne n’était là pour dire le contraire à part eux. Aujourd’hui, il existe des images pour contrer son discours, note Yacine Zaïd. Lors de la manifestation du 14 mars à Ouargla, tout le monde a vu à la télévision les militants du Comité hisser le drapeau national !» Le sociologue Saïb Musette préfère voir dans le succès de la manifestation du 14 mars et l’absence de réponse policière «une nouvelle donne» qui «augure d’un changement dans l’écoute de la société civile. Le dialogue social devient possible. C’est de cette manière que les principes de la non-violence peuvent être intériorisés de part et d’autre».
Le gouvernement a même demandé à rencontrer les chômeurs du Comité. Pour Fodil Boumala, le gouvernement n’a plus le choix. «Depuis 1999, le discours officiel a toujours mis en avant les ‘‘réalisations socioéconomiques’’ en mettant de côté les réformes de l’Etat, la justice, la gouvernance. Il a voulu banaliser les revendications politiques et répondre grâce à la rente aux revendications socioéconomiques.
Périphérie. Mais cette démarche a échoué. Il se retrouve maintenant dans l’impasse. Alors il fait comme il a toujours fait : entre la carotte et le bâton, il improvise.» Isabelle Werenfels considère aussi que le système réagit aussi «en retard» comme il a l’habitude de le faire face à ce qui survient «en périphérie», alors que «les mouvements y sont plus profonds», puisque loin du centre, ils ont pris le temps de se construire et d’émerger. «Dans la mentalité du pouvoir, pas seulement en Algérie, en Europe aussi, le danger ne peut venir que des grandes villes. Dans le Sud, le pouvoir voyait venir d’autres dangers : terrorisme ou instabilité régionale, remarque-t-elle. En Tunisie, le gouvernement délaisse complètement la misère des régions intérieures, comme Gafsa et Redeyef. Ennahda n’a pas retenu la leçon de Sidi Bouzid…»
Cet article a été co-écrit avec Adlène Meddi et publié dans El Watan Week-end.