Les usagers des agences pos-tales de l’opérateur public Algérie Poste ont été surpris jeudi de constater que la quasi-totalité des transactions sont effectuées par des billets de 200 et 100 dinars à Oran. Des bruits courent que la direction générale d’AP aurait refusé les billets bancaires de 1.000 et 500 dinars en raison de l’expansion du fléau des faux billets.
AP aurait même mis en place une équipe composée d’une dizaine d’agents expérimentée pour contrôler tous les billets de banques de 1.000 et 500 dinars expédiées par la banque d’Algérie.
L’ampleur du fléau a finalement poussé AP et de nombreuses
banques publiques et privées à réagir en procédant à des contrôles systématiques des billets «douteux». Les rumeurs qui circulent à Oran commencent à ébranler la confiance des citoyens. La méfiance à l’égard des billets de 1.000 et 500 dinars pourrait aisément déstabiliser toute l’économie locale. Contacté à ce propos une source autorisée à la direction wilaya d’AP s’est montrée rassurante. «C’est rumeurs sont de la pure spéculation.
Nous n’avons pas refusé la réception des billets de 1.000 et 500 dinars, mais nous avons reçu tout simplement la semaine dernière un gros arrivage de billets de 200 dinars que nous avons distribué sur nos 107 agences postales», confie notre source. La falsification des billets de banque prend une ampleur inquiétante à Oran. Les faussaires attirés par l’appât du gain facile, ne reculent devant rien pour inonder le marché par des quantités importantes de faux billets de 1.000 et 500 dinars quasi indétectables aux UV des compteuses de billets.
Les gendarmes ont mis hors d’état de nuire rien que pour l’année en cours 19 dangereux faussaires à Oran. C’est sur la base de recoupement de renseignements faisant état de l’existence de faux billets de banque en circulation à Oran, que les gendarmes sont passés à l’action et réussi le coup de filet. Les gendarmes ont confisqué plusieurs appareils, notamment des scanners utilisés par les faussaires. Sur les 19 personnes appréhendées, onze (11) ont été mis en détention préventive alors que les huit (8) autres ont bénéficié de la liberté provisoire. Les gendarmes, qui ont réussi à traiter six affaires depuis le début de cette année, ont également saisis 20.000 dinars et 455 euros en faux billets.
L’année passée, la Gendarmerie nationale a enregistré un pic à Oran dans les affaires de faux billets avec le traitement de 34 affaires et l’arrestation de 47 contrefacteurs, dont 34 ont été mis en détention préventive.
Les gendarmes ont également réussi à mettre la main en 2009 sur 69 millions de cts et 9.400 euros en faux billets de banque. Mais pour les gendarmes, c’est l’année 2006 qui a connu la saisie de faux billets la plus impressionnante à Oran. Les gendarmes avaient réussi à saisir au niveau d’un barrage routier la coquette somme de plus de 5 milliards de centimes, plus exactement 5 milliards 100 millions en faux billets de banque en coupures de 1.000 dinars. Les gendarmes avaient découvert cette somme de faux billets bien dissimulée dans un cabas noir à l’intérieur d’une voiture de marque Renault Scénic dans laquelle avaient pris place deux des faussaires. Le marché national en Algérie est inondé par des quantités importantes de faux billets de 1.000 dinars, indétectables aux UV des compteuses billets, et les banquiers -étatiques et privés- se déclarent dépassés par l’ampleur du phénomène.
Il est à rappeler que 350.000 faux billets de banque de 1.000 dinars ont été saisis à Naples, en Italie, au début du mois de février 2009. La saisie s’est faite, dans une imprimerie clandestine, par la police napolitaine, aguerrie par sa lutte contre les réseaux maffieux locaux, à l’instar de la Cosa Nostra et de la Camora. Quelques mois après la police française a réussi un coup de maître en démantelant un réseau de trafic de faux billets algériens dans la ville de Lyon. Les enquêteurs français ont mis la main sur 200.000 faux billets de 1.000 dinars soit 20 milliards de dinars. Douze personnes ont été écrouées par le tribunal de Lyon, après la découverte d’une imprimerie qui aurait fabriqué des centaines de millions de faux dinars algériens à Lyon, rappelle-t-on