Facteur déterminant dans les relations internationales, la question alimentaire mériterait, d’après les intervenants algériens et portugais, de figurer au rang de “priorité” dans les échanges bilatéraux entre les deux pays.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, a procédé, jeudi, à la signature de quatre protocoles d’accord avec Mme Assunçao Cristas, ministre portugaise de l’Agriculture et de la Mer. Ces accords de coopération signés entre l’Algérie et le Portugal visent à renforcer et à encourager les relations bilatérales dans le secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des forêts. Les documents paraphés par les représentants des deux pays portent sur le cadre général fixant les différents domaines d’intervention, notamment la santé vétérinaire avec le contrôle sanitaire lors des opérations d’importation et d’exportation d’animaux ou de produits d’origine animale, sur la protection des plantes, la quarantaine végétale, ainsi que les forêts. La cérémonie de signature s’est tenue à l’hôtel El-Aurassi en présence des hommes d’affaires des deux pays réunis, pour la circonstance, dans le cadre d’un forum algéro-portugais sur l’agriculture et l’agroalimentaire. Prenant la parole, le ministre algérien de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, a décliné l’effort colossal consacré par
l’État dans les infrastructures de base, la formation de l’homme, etc. Il rappellera que les pouvoirs publics ont investi également dans un plan colossal de développement de l’agriculture : “L’Algérie s’est engagée à développer le secteur agricole, afin de réduire au maximum la facture alimentaire, satisfaire ses besoins et, pourquoi pas, conquérir des marchés à l’export.”
Pour M. Nouri, il s’agit bel et bien de “rattraper le retard”. Aussi, il n’hésitera pas à faire part à ses interlocuteurs de ses inquiétudes face au caractère extraverti et à la situation d’extrême vulnérabilité que connaît l’agriculture algérienne. Le ministre place, toutefois, beaucoup d’espoir dans la résolution du problème du foncier agricole avec l’application de la loi fixant les conditions d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’État. Une mesure qui, selon lui, devrait libérer les énergies.
Le ministre algérien se montrera surtout disposé à encourager toute forme de partenariat entre les deux délégations et toutes interactions mutuellement fructueuses. Pour sa part, la ministre portugaise de l’Agriculture et de la Mer, Assunçao Cristas, a joué la carte de la proximité : “Pour être voisins, il ne suffit pas seulement d’être des pays contigus. Alger est plus proche de Lisbonne que de Barcelone”, a-t-elle fait remarquer. Elle mettra, également, l’accent sur les “affinités agricoles et les défis partagés” par les deux pays. Ayant participé à Alger à la première conférence des ministres de l’Agriculture du groupe 5+5, la ministre estime que le Portugal se devait de donner un contenu opérationnel à cette réunion, première du genre.
Elle inscrit, d’emblée, cette “initiative bilatérale” dans la durée : “L’Algérie ne représente pas seulement un marché pour nous. Nous sommes venus nombreux pour développer un partenariat durable et solide capable de construire des projets de façon soutenable à long terme, notamment dans le domaine agricole.”
S’agissant de la récession au Portugal, la ministre a annoncé une “série de bonnes nouvelles” en égrenant quelques chiffres sur la croissance régulière du PIB, sur la création d’emplois et surtout sur la contribution de l’agriculture dans la résorption de la crise.
Pour Mme Cristas, l’Algérie et le Portugal aspirent à augmenter leur production agricole et agroalimentaire, soulignant que son pays “peut apporter une valeur ajoutée à cette stratégie”. À noter que les deux ministres ont repris à leur compte l’expression de “partenariat gagnant-gagnant”.
M.-C.L