Algérie : plus de 20 étudiants blessés lors d’une marche à Alger

Algérie : plus de 20 étudiants blessés lors d’une marche à Alger

Plus de 20 étudiants ont été blessés lors d’une manifestation de centaines d’étudiants pour une revalorisation des diplômes et un changement de système, qui a été bloquée par la police lundi dans le centre d’Alger, selon la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH). “Il y a plus de 20 blessés c’est ce que j’ai pu constater au niveau de l’Hôpital Mustapha Bacha”, a déclaré par téléphone Khelil Moumène, un responsable de la LADDH qui a assisté à la manifestation. Il a cité cependant “des étudiants qui ont eux fait état de plus d’une trentaine de blessés”, mais s’est abstenu d’endosser ce bilan.

Des journalistes de l’AFP ont également comptabilisé trois policiers blessés mais n’ont pu vérifier auprès de la police si d’autres membres des forces de l’ordre avaient été atteints. Les étudiants s’étaient donnés rendez-vous sur la place de la Grande Poste avec pour objectif le palais du gouvernement, située à environ 2 km, bravant une interdiction des autorités de toute manifestation dans la capitale. Mais au sortir de l’université d’Alger toute proche, sur la célèbre rue Didouche Mourad (ancienne rue Michelet), ils se sont retrouvés bloqués par des centaines de membres des forces de l’ordre.

Les manifestants ont tenté à plusieurs reprises de forcer la barrière de la police, dont certains membres ont fait usage de leurs bâtons, tandis que de l’autre côté des projectiles en verre étaient jetés contre les policiers. Ils arboraient des pancartes, “Pour une université ouverte sur le monde”, “A bas la répression des étudiants”, dans une atmosphère dans l’ensemble bonhomme, entrecoupée de chants et de battements de mains. Puis le calme est revenu, les forces de l’ordre semblant maîtriser la situation.

Une fumée noire très dense s’est par ailleurs élevée en fin de matinée du dernier étage d’un lycée attenant à l’université, entraînant l’évacuation des élèves, tandis que les pompiers arrivaient en trombe pour maîtriser le feu. Des lycéens ont déclaré à un journaliste de l’AFP que tout l’étage avait été touché.

La manifestation s’est dispersée environ quatre heures plus tard dans le calme. Dès les premières heures de la matinée, un important dispositif de sécurité avait été mis en place dans tout le secteur du centre-ville. Des centaines de policiers et de véhicules blindés étaient postés, notamment dans les artères menant à la place de la Grande Poste. Les étudiants ont manifesté déjà à plusieurs reprises et ont été repoussés de manière musclée, avec des blessés, notamment le 12 avril.

RAF