La France souhaite que les manifestations en Algérie puissent se dérouler « librement et sans violence », a indiqué lundi le ministère français des Affaires étrangères, alors que l’opposition a annoncé une nouvelle manifestation pour samedi 19 février ainsi que le principe d’une grève générale qui devrait paralyser le pays. Samedi 12 février, la marche pour le changement et la démocratie a été réprimée par le gouvernement qui a déployé 30 000 policiers autour de la capital
« S’agissant des manifestations organisées à Alger et dans certaines grandes villes, ce qui est important à nos yeux c’est que la liberté d’expression soit respectée et que les manifestations puissent se dérouler librement et sans violence », a déclaré le porte-parole, Bernard Valero
Une marche de l’opposition en Algérie, à l’appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNCD), et qui était interdite, s’était heurtée samedi à un dispositif de sécurité très renforcé
Une nouvelle marche est prévue samedi prochain. Les marches sont interdites à Alger, dans le cadre de l’état d’urgence déclaré dans le pays en 1992 et renforcé dans la capitale en juin 2001.
Bernard Valero a par ailleurs relevé que la mise en œuvre en Algérie des mesures de levée de l’état d’urgence et d’ouverture des médias audiovisuels, promises par le régime, constituera « à l’évidence un pas dans la bonne direction ».
« Nous avons pris note de l’ensemble des décisions annoncées lors du dernier Conseil des ministres du 3 février en Algérie, en particulier la levée imminente de l’état d’urgence et l’ouverture du champ audiovisuel aux différentes sensibilités politiques. Ces mesures, dès qu’elles seront mises en œuvre, constitueront à l’évidence un pas dans la bonne direction pour répondre aux attentes du peuple algérien », a-t-il souligné.
Le 3 février, le conseil des ministres avait annoncé la levée prochaine de l’état d’urgence en vigueur depuis 19 ans et une série de mesures de libéralisation. Les commentaires de la France, ancienne puissance coloniale, sont toujours examinés avec beaucoup d’attention, voire de méfiance, en Algérie
Cette pression amicale de la part de Paris s’joute à celle émise dimanche par Washington. Le département d’Etat américain avait appelé dimanche 13 février « à la retenue les forces de sécurité » en Algérie
« Nous prenons acte des manifestations actuelles en Algérie, et appelons à la retenue les forces de sécurité », écrit le porte-parole du département d’Etat Philip Crowley dans un communiqué.
« Par ailleurs, nous réaffirmons notre soutien aux droits universels du peuple algérien, y compris les droits de réunion et d’expression. Ces droits s’appliquent sur internet » et « doivent être respectés », ajoute-t-il, précisant que les Etats-Unis « suivront de près la situation ces prochains jours ».