Une opération ville morte avec était totalement suivie mardi par les habitants d’une sous-préfecture de Tizi-Ouzou en Kabylie après l’enlèvement d’un jeune homme de 18 ans, Mourad Bilek, a constaté une journaliste de l’AFP. Tous les commerces et les administrations locales ont fermé et des centaines de personnes se sont rassemblées dans les quatre communes de cette sous-préfecture, selon les autorités. “C’est la première fois qu’il y a une aussi grosse mobilisation après un enlèvement dans la région”, a dit le maire de la commune de Beni Aïssi, Hayouni Berchiche, à quelques kilomètres de la daïra (sous-préfecture) de Beni-Doula.
Il y a eu au moins 5 enlèvements dans cette zone sur les 64 enregistrés dans ce département depuis 2005. Le dernier en date a été enlevé dimanche dans la localité de Mechtras, à 35 km au sud de Tizi Ouzou. Il s’agissait d’un entrepreneur qui a été kidnappé à son domicile par un groupe armé, selon sa famille.
Mourad Bilek, le jeune homme, a, lui, été enlevé mercredi sur une route départementale reliant Beni-Aïssi à la ville de Tizi Ouzou par “deux faux policiers et quatre faux militaires”, a précisé son frère Belkacem Bilek. “Nous n’avons aucune nouvelle des ravisseurs dont nous ignorons l’identité”, a-t-il ajouté. “Nous avons donné aux ravisseurs un ultimatum de 48 heures qui a expiré hier soir (lundi soir). Après cette grève, nous envisageons une caravane aux abords des forêts de la région pour appeler à la libération de Mourad”, a ajouté un cousin de l’otage Amar Bezouh. Du côté des autorités, la réponse est laconique: “l’enquête suit son cours”.
La plupart des otages détenus par des groupes armés ont été libérées en échange de paiement de rançons aux ravisseurs, selon la presse. Mais en 2010, deux otages avaient été libérés par leurs ravisseurs en Kabylie, sous la pression de la population, sans qu’aucune rançon ne soit payée
AFP