Algérie – Norvège : un document rare et historique de 1743 remis à Djamaâ El-Djazaïr

Algérie – Norvège : un document rare et historique de 1743 remis à Djamaâ El-Djazaïr
Algerie360

Djamaâ El-Djazaïr a annoncé, jeudi, avoir reçu un document historique datant de l’année 1743, illustrant le rôle central de l’Algérie en Méditerranée au XVIIIe siècle. Selon un communiqué du Rectorat, ce manuscrit confirme la place de l’Algérie comme force influente, ayant imposé ses lois maritimes aux navires étrangers et protégé ses intérêts régionaux.

Ce document, remis lors d’une audience entre l’ambassadrice du Royaume de Norvège en Algérie, Mme Therese Loken Gheziel, et le recteur de Djamaâ El-Djazaïr, cheikh Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini, relate un incident survenu en 1743. La flotte algérienne avait alors intercepté un navire norvégien ne disposant pas d’autorisation de passage. Le Dey d’Alger était ensuite intervenu pour libérer l’équipage, tout en rappelant l’obligation de respecter les lois et traités maritimes en vigueur.

Le communiqué souligne que ce document met en valeur l’importance de l’Algérie à cette époque, en tant que nation capable « d’imposer sa souveraineté maritime et ses lois aux navires étrangers et de protéger ses intérêts en obligeant ses partenaires à respecter leurs engagements à son égard ».

À cette occasion, le recteur de Djamaâ El-Djazaïr a exprimé « sa considération pour ce geste symbolique », rappelant que « l’histoire de l’Algérie est jalonnée d’exploits et de gloires ». Il a également insisté sur le fait que l’Algérie, « fidèle à son histoire séculaire », demeure attachée au renforcement des coopérations fondées sur la souveraineté, les intérêts communs et le respect mutuel, notamment avec le Royaume de Norvège.

Coopération algéro-norvégienne : vers un dialogue renforcé

Dans le prolongement de cette remise symbolique, le recteur de Djamaâ El-Djazaïr, cheikh Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini, a reçu mardi à Alger l’ambassadrice de Norvège, Mme Therese Loken Gheziel, lors d’une rencontre consacrée au dialogue et à la coopération.

Selon un communiqué de l’institution religieuse, les deux parties ont exploré « les opportunités de coopération en matière de dialogue religieux et culturel fructueux et d’échange d’expertises académiques, ainsi que du rôle du référent religieux algérien dans l’ancrage des valeurs de modération et de juste milieu ».

Cheikh Al Kacimi Al Hoceini a également salué « les positions honorables de la Norvège à l’égard de la cause palestinienne », réaffirmant que Djamaâ El-Djazaïr « reste ouvert à toutes les initiatives servant la paix internationale et les causes justes et renforçant les passerelles de rapprochement et d’entente entre les peuples et les cultures ».

recteur de Djamaâ El-Djazaïr et l'ambassadrice du Royaume de Norvège

Algérie – Norvège : une coopération à plusieurs niveaux

Les relations entre l’Algérie et la Norvège existent depuis plusieurs décennies et reposent sur le respect mutuel. Aujourd’hui, les deux pays cherchent à renforcer leurs partenariats dans des domaines stratégiques comme l’énergie, la recherche scientifique et le développement durable.

L’Algérie, riche en gaz et en pétrole, veut aussi avancer dans la transition énergétique. La Norvège, connue pour son expertise dans ce domaine à travers des entreprises comme Equinor, accompagne ce processus. L’Algérie et le groupe norvégien Equinor étendent leur collaboration : selon un mémorandum d’entente signé le 17 mai 2024, ce partenariat se poursuivra au-delà de 2027, le terme des contrats actuels.

Cette entente porte aussi sur la réduction des émissions de CO₂, le développement des technologies de captage stock de carbone, et l’amélioration de la récupération dans les champs pétrolier/gazier.

Equinor participe notamment au développement de plusieurs champs gaziers, dont In Salah et In Amenas, exploités en partenariat avec Sonatrach et BP. Selon Equinor, la production issue de ces projets contribue à sécuriser une partie de l’approvisionnement énergétique de l’Europe, dans un contexte de forte demande en gaz.

Les deux pays partagent aussi une volonté de protéger l’environnement et de développer une économie plus verte. Cela concerne notamment la gestion des ressources naturelles, la recherche en sciences marines et les technologies propres.

Un axe académique en développement

Un autre pilier de la coopération entre la Norvège et l’Algérie est le domaine académique et scientifique. Plusieurs universités algériennes collaborent déjà avec des institutions norvégiennes à travers des programmes de recherche conjoints, des échanges d’étudiants et de chercheurs, notamment dans les sciences et la technologie.

En avril 2023, le ministre algérien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a d’ailleurs reçu l’ambassadrice de Norvège en Algérie, Mme Thérèse Luken-Gheziel, pour discuter du développement de cette coopération. Les échanges ont porté sur le jumelage entre établissements universitaires des deux pays, la création éventuelle de campus délocalisés d’universités norvégiennes en Algérie, ainsi que sur la mobilité académique, avec la possibilité d’accueillir des étudiants norvégiens pour un ou deux semestres en Algérie.

Ces partenariats permettent le transfert de compétences, le partage de bonnes pratiques pédagogiques et la montée en expertise dans des domaines d’avenir comme les énergies renouvelables, l’ingénierie et la gestion des ressources naturelles. Ils contribuent également à renforcer les liens humains et culturels entre les deux pays.

L’Algérie dispose d’un vaste réseau universitaire avec 115 établissements d’enseignement supérieur répartis sur tout le territoire, selon le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS). Ce potentiel fait du pays un partenaire attractif pour développer des coopérations avec des institutions étrangères, dont la Norvège, réputée pour son haut niveau en recherche scientifique et technologique.

Historiquement, la mobilité étudiante algérienne vers les pays nordiques est restée marginale. Une étude publiée par l’Université des Nations Unies (2019) indique que, sur la période 1999-2015, moins de 1 % des étudiants algériens à l’étranger choisissaient les pays nordiques. Parmi eux, la Norvège accueillait environ 27 %, contre 39 % pour la Finlande et 35 % pour la Suède.