Le président Nicolas Sarkozy a revendiqué lundi 24 janvier « une certaine réserve » de la France concernant les événements se déroulant en Tunisie et « spécialement en Algérie ». Le chef de l’Etat français répondait aux questions des journalistes lors d’une conférence de Presse à l’Elysée.
« Le président de la République française doit tenir compte du poids de l’histoire dans le jugement qu’il porte sur l’évolution de chacun de ces pays » qui sont d’ex-colonies, a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse. « La puissance coloniale (…) est toujours illégitime à prononcer un jugement sur les affaires intérieures d’une ancienne colonie », a expliqué Nicolas Sarkozy.
« Je revendique une certaine réserve lorsqu’il s’agit de commenter les évènements de pays qui ont été la France et qui ne les sont plu (…) Je ne veux pas que la France soit assimilée à un pays qui a gardé des réflexes coloniaux », a-t-il ajouté.
Signe de cette volonté de ne pas intervenir dans la politique intérieure de ses anciennes colonies, Nicolas Sarkozy a refusé de répondre à une question d’une journaliste qui lui demandait si la France accepterait d’accueillir le président algérien Abdelaziz Bouteflika s’il était chassé du pouvoir.
Il a toutefois reconnu que le risque islamiste, souvent mis en avant pour justifier le soutien des présidents français, de droite comme de gauche, aux pouvoir en place au Maghreb, ne permettait pas d’excuser certains « comportements ».
« Le risque de l’intégrisme islamiste existe, mais il ne peut pas justifier des comportements de corruption, de refus d’une ouverture démocratique », a souligne Nicolas Sarkozy.