Le ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, a défendu aujourd’hui devant les sénateurs le bilan d’Algérie Télécom en rappelant les difficultés qu’elle affronte et le poids financier, qu’elle supporte seule, des investissements dans le secteur des TIC.
Il a énuméré les projets de l’opérateur public dans le domaine de l’extension du réseau de fibre optique et promis la généralisation, d’ici 2014, de l’Internet haut débit.
« Algérie Télécom fait face à des difficultés administratives (autorisations, etc.), au problème de manque d’entreprises spécialisées dans l’installation des réseaux (cuivre, fibre optique), et elle doit supporter toute seule le poids financier (de ses investissements) alors que le retour sur investissement n’est pas assuré immédiatement. » C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui Moussa Benhamadi, ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication (TIC), en marge d’une séance plénière du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales adressées par les sénateurs aux membres du gouvernement.
Pour Moussa Benhamadi, AT fait beaucoup d’efforts dans les grandes villes, notamment pour l’installation de boucles locales de fibre optique. Son programme prévoit l’installation du réseau de fibre optique dans les localités qui comptent au moins 2.000 habitants.
La généralisation du réseau de fibre optique servira l’introduction du MSAN, en remplacement de l’ADSL introduit en 2003 et qui utilise actuellement le réseau téléphonique filaire en cuivre. « AT est en train de remplacer aussi bien les anciens équipements d’accès (équipement ADSL) par ceux de nouvelle génération (MSAN), mais également des tronçons de câbles de cuivre par ceux en fibre optique », a souligné le ministre. Le système MSAN (téléphonie, Internet et vidéo) a été, selon lui, lancé avec succès dans cinq wilayas pilotes (Alger, Oran, Constantine, Sétif et Chlef) et partiellement déployé dans les wilayas d’Annaba, Ouargla et Mostaganem.
Pour Moussa Benhamadi, le haut débit aura été généralisé à la fin de l’année 2014. « D’ici là, nous aurons tous les équipements d’accès qui concernent la partie technologie et la partie câblage », a-t-il promis, précisant que « le très très haut débit sera probablement disponible en 2015 ».
L’accès des Algériens à Internet jugé « acceptable »
Un autre projet qui entre dans le cadre de la généralisation du haut débit devrait être achevé fin 2012. Il s’agit de relier le réseau de fibre optique local au réseau mondial à travers une liaison entre Oran et Valence, en Espagne. Ce projet devrait prémunir le réseau de télécommunications algérien des perturbations qui peuvent subvenir en cas de défection des deux liaisons internationales existantes (l’une à partir d’Annaba, l’autre à partir Alger).
Le ministre des Postes et des TIC a jugé « acceptable » l’accès à Internet offert aux Algériens. Il a rappelé les « efforts consentis » pour introduire le système d’accès au haut débit dès 2003. Selon les chiffres qu’il a présentés aux sénateurs, l’Algérie compte 2 millions d’abonnements individuels à Internet contre 50.000 en 2006. Ce chiffre donnerait un nombre d’« utilisateurs réels » de 10 millions à raison d’un accès unique pour une famille de cinq membres en moyenne, en plus des abonnements Internet pour les entreprises, soit près de 30 % de la population si on ajoute les 1.500 espaces communautaires et les 2.500 cybercafés.
