Le trafic de drogue aux frontières et l’expropriation des Algériens résidant au Maroc, des questions qui seront «examinées» et pour lesquelles des solutions seront trouvées lors des rencontres des responsables des deux pays, selon Sâad-Eddine El Othmani, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, en visite en Algérie depuis deux jours.
Au deuxième jour de sa visite, le chef de la diplomatie marocaine a été reçu hier en début d’après-midi par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la résidence Djenane El-Mitak à Alger.
Par ailleurs, avant-hier et à l’issue des entretiens ayant regroupé Mourad Medelci et son homologue marocain Sâad Eddine El Othmani, il a été convenu entre les deux parties que se tiennent deux fois par an des réunions d’évaluation de la coopération des deux pays, de mettre en place un mécanisme de suivi au niveau des deux gouvernements, et de convoquer une réunion de la haute commission mixte de coopération, en dormance depuis 1994, au courant de l’année 2012. C’est là l’essentiel des actions engagées pour le renforcement des relations algéro-marocaines, notamment dans leur volet économique.
D’ailleurs, à ce sujet, Medelci fera savoir lors de la conférence de presse qu’il a conjointement tenue avec son homologue marocain, que l’Algérie et le Maroc sont animés d’une «forte volonté» pour donner une «nouvelle impulsion» à leurs relations dans différents domaines. A ce titre, il indiquera que les deux pays œuvreront «de concert pour une évaluation objective des échanges de visites entre les membres des gouvernements des deux pays depuis 2011». Lesquelles visites ont essentiellement abouti à la signature de plusieurs conventions et mémorandums d’entente visant à développer et à renforcer les relations bilatérales. Emettant à ce propos le souhait des deux pays que l’année 2012 soit «plus fructueuse» dans le domaine de la coopération que l’année dernière.
Pour sa part, le MAE marocain soulignera la nécessité pour les deux pays à dépasser les obstacles pour aller de l’avant en vue de développer «à tous les niveaux» les relations algéro-marocaines que son pays considère comme «la priorité des priorités». Cette première visite est pour lui «une première prise de contact et, avec le temps, nous espérons apporter des réponses à toutes les questions posées actuellement». Soulignant à ce sujet que des canaux de dialogue «transparents» seront ouverts entre les deux pays concernant les points de divergences. En outre, El Othmani plaidera pour une évaluation de la coopération bilatérale, et son élargissement à d’autres secteurs, notamment l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’éducation. Encourageant dans ce contexte, «la coopération entre les parlementaires, les hommes d’affaires et les associations de la société civile des deux pays pour établir des mécanismes de coopération solides et stables». En outre, il fera observer qu’en termes d’échanges commerciaux avec l’Algérie, le Maroc occupe la première place au niveau africain et la deuxième au niveau arabe, avec plus d’un milliard de dollars annuellement.
«Il y a une solution à chaque problème»
A la question de l’ouverture des frontières terrestres algéro-marocaines, Mourad Medelci, tout en estimant qu’«il y a une solution à chaque problème», assurera que les deux parties finiront par aboutir «à des solutions à tous les problèmes, car il s’agit de la volonté des deux peuples, du président de la République et du roi du Maroc». Et de souligner que l’Algérie considère que le traitement de la question de la réouverture de la frontière avec le Maroc doit se faire dans le cadre d’une «vision globale». Expliquant
que «le gouvernement algérien considère le développement des relations avec le Maroc comme une de ses priorités, ainsi que la question des frontières qui devront être traités dans le cadre d’une vision cohérente et globale». Et de considérer que cette question est un des «défis à relever» pour les deux pays, qui leur «imposent des efforts supplémentaires exceptionnels».
S’agissant du dossier du Sahara occidental, le chef de la diplomatie algérienne dira qu’elle «n’a pas été abordée par les deux parties».
La réunion du 17 février, opportunité pour réactiver l’UMA
Par ailleurs, concernant la question de la reconstruction de l’UMA, Mourad Medelci rétorquera que la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA prévue à Rabat le 17 février prochain sera justement une opportunité pour réactiver cette organisation régionale. Et d’ajouter qu’au vu «de l’accroissement des regroupements régionaux et internationaux», l’Algérie et le Maroc aspiraient à «amorcer» une nouvelle étape d’action intermaghrébine. Ainsi, tout en mettant en exergue l’importante place qu’occupera l’Union maghrébine au vu
«des développements accélérés en cours dans le monde», il fera savoir que les deux pays souhaitent «la poursuite de la coordination autour des questions d’intérêt commun» dans l’espace maghrébin, arabe et méditerranéen «pour cristalliser les positions qui font de l’Union du Maghreb arabe (UMA) un partenaire régional actif (…) et un interlocuteur avec les autres regroupements régionaux, particulièrement l’Union européenne (UE) ainsi que dans les questions relatives à l’avenir des relations entre les deux rives de la Méditerranée».
Lynda Naili Bourebrab