Tendues depuis plus de deux décennies, les relations entre l’Algérie et le Maroc semblent prendre une nouvelle tournure. Ainsi, il a été décidé, à l’issue de la rencontre qui a réuni les ministres des Affaires étrangères des deux pays, de tenir des réunions bi-annuelles d’évaluation de la coopération.
Il est aussi question de la mise en place d’un mécanisme de suivi au niveau des deux gouvernements.
Le chef de la diplomatie marocaine a indiqué qu’à l’issue des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères algérien, il a été décidé de tenir des réunions bi-annuelles d’évaluation de la coopération, suggérant aussi la mise en place d’un mécanisme de suivi au niveau des deux gouvernements. Saâd-Eddine El Othmani a également fait état de la suggestion de convoquer une réunion de la haute commission mixte de coopération dans le courant de 2012, rappelant que cette commission ne s’était pas réunie depuis 1994.
Le ministre marocain des Affaires étrangères a affirmé que «le dépassement des obstacles au développement des relations politiques et économiques à tous les niveaux avec l’Algérie constitue la priorité des priorités» pour son pays. «C’est une première prise de contact et, avec le temps, nous espérons apporter des réponses à toutes les questions posées actuellement», a-t-il dit, soulignant que des canaux de dialogue «transparents» seront ouverts entre les deux pays concernant les points de divergence.
El Othmani a mis l’accent sur la nécessité de procéder à une évaluation de la coopération bilatérale en vue de sa diversification et son élargissement à d’autres secteurs, notamment l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’éducation. «Nous encourageons aussi la coopération entre les parlementaires, les hommes d’affaires et les associations de la société civile des deux pays pour établir des mécanismes de coopération solides et stables», a-t-il ajouté.
A une question sur le trafic de drogue aux frontières des deux pays et l’expropriation des Algériens résidant au Maroc, El Othmani a indiqué que «cette question avait fait l’objet de discussions entre les deux parties dans le passé avant qu’elles ne s’interrompent». Il a précisé que ces questions seront à l’ordre du jour des rencontres devant réunir les responsables des deux pays «afin de les examiner et de trouver des solutions».
De son côté, Mourad Medelci s’est félicité de la «nouvelle impulsion» que connaît la coopération entre les deux pays, la qualifiant de «renaissance». Sur la question de la réouverture de la frontière algéro-marocaine, le chef de la diplomatie algérienne a souligné que son traitement doit s’inscrire dans le cadre d’une «vision globale».
«Le gouvernement algérien considère le développement des relations avec le Maroc comme une de ses priorités, ainsi que la question de la réouverture de la frontière, qui devront être traités dans le cadre d’une vision cohérente et globale», a-t-il déclaré. Il a ajouté à ce propos que l’Algérie et le Maroc sont devant des «défis à relever», affirmant que les deux pays sont animés d’une «forte volonté» de coopération dans tous les secteurs. «Ces défis nous imposent des efforts supplémentaires exceptionnels», a-t-il dit, estimant qu’«il y a une solution pour chaque problème». Medelci a indiqué, d’autre part, que la question du Sahara occidental «n’a pas été abordée par les deux parties».
Medelci a précisé, par ailleurs, que les deux parties ont abordé dans leurs entretiens la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA), prévue à Rabat le 17 février prochain. Il a qualifié cette rencontre d’opportunité pour réactiver l’UMA, en tenant compte des orientations des dirigeants des pays membres.
Synthèse A. B