Fermée depuis dix-sept ans, la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc sera rouverte «tôt ou tard», selon le ministre de l’Agriculture.
La position de Rachid Ben Aïssa, en visite à Rabat, rejoint ainsi les déclarations du président de la République et du ministre des Affaires étrangères qui ont laissé croire que l’ouverture de la frontière algéro-marocaine s’approche à grands pas.
«Comme l’a dit, il y a deux jours, notre ministre des Affaires étrangères, ça arrivera tôt ou tard», a indiqué Benaïssa à l’AFP. «Nous sommes des voisins et des frères et nous œuvrons pour le renforcement des relations» entre les deux pays, a-t-il ajouté à propos de cette frontière fermée depuis 1994.
«La fermeture continue des frontières entre deux pays limitrophes comme l’Algérie et le Maroc n’est pas raisonnable, la réouverture des frontières s’impose», a lancé Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, dans les colonnes du quotidien El Chorouk El Youmi. Le chef de la diplomatie algérienne a précisé toutefois que les «conditions doivent être réunies» pour la réouverture effective des frontières. Il a indiqué qu’«une concertation entre les responsables des deux pays» est nécessaire pour baliser le chemin.
Il rappelle que des rencontres ont lieu depuis maintenant «trois mois» et les discussions portent sur des «secteurs très stratégiques». Ces discussions entre responsables marocains et algériens devraient, a-t-il ajouté, «se poursuivre jusque vers la fin de l’année et aboutiront sur des programmes de coopération pouvant aller pourquoi pas jusqu’à l’ouverture des frontières ?» Des déclarations qui viennent rappeler les propos tenus par le chef de l’Etat à l’occasion de l’inauguration de la manifestation appelée «Tlemcen, capitale de la culture islamique».
«Il n’existe pas de problème entre l’Algérie et le Maroc», a estimé Abdelaziz Bouteflika en affirmant que «le problème du Sahara occidental est un problème onusien. Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer».
En procédant à l’inauguration du Méchouar, palais royal datant du XVe siècle, Bouteflika est même allé jusqu’à conseiller aux spécialistes algériens du patrimoine de se rendre au Maroc où le patrimoine andalou est préservé.
La sortie de Rachid Benaïssa n’est donc pas fortuite. Elle obéit vraisemblablement à une volonté d’instaurer un nouveau climat de coopération entre les deux pays. Ce réchauffement progressif des relations entre les deux pays se veut également une réponse aux aspirations des deux peuples.
A noter que la visite de Rachid Benaïssa au Maroc entre dans le cadre des Assises de l’agriculture et du Salon international de l’agriculture organisé à Rabat. Une visite qui s’est soldée par la signature d’un document prévoyant une coopération sur cinq ans pour assurer la sécurité alimentaire entre les deux pays.
Selon ce document, l’Algérie et le Maroc prévoient un renforcement de leur coopération en matière de recherche scientifique, de production végétale et d’élevage, ainsi que de lutte contre la désertification.
Synthèse A. B.