Algérie – Maroc/ Ouverture de la frontière Que cesse d’abord le trafic de drogue

Algérie – Maroc/ Ouverture de la frontière Que cesse d’abord le trafic de drogue

Pour Me Farouk Ksentini, la drogue est devenue une arme qu’on utilise contre l’Algérie et il est du devoir de l’Etat algérien de se prémunir contre ce fléau. Il n’est pas question de rouvrir la frontière avec le Maroc dans la mesure où des tonnes de drogue continuent d’inonder notre pays, a insisté le président de la CNCPPDH.

Dans le même cadre, Me Farouk Ksentini a, dans un entretien à l’APS, exprimé son «étonnement» que «des voix s’élèvent pour réclamer la réouverture de la frontière avec le Maroc, alors que le trafic de drogue bat son plein». Nous ne pouvons «pas rouvrir notre frontière avec le Maroc, dans la mesure où des tonnes de drogue continuent d’entrer en Algérie», a déclaré le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme.

Il a précisé que la communauté internationale «sait pertinemment que le Maroc, est un pays producteur et exportateur de drogue». Me Ksentini abonde ainsi dans le sens de plusieurs responsables algériens quant à la question de la réouverture de la frontière avec le Maroc. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales avait, en mai dernier , «conditionné» un retour à l’avant août 1994 à un fort engagement marocain dans la lutte contre la contrebande et le trafic de drogue. «J’ai soulevé ce problème avec mon homologue marocain, Mohand Laenser. Je lui ai dit que si les autorités marocaines ne font pas d’effort, les choses ne vont pas avancer», avait déclaré Daho Ould Kablia. S’exprimant depuis la wilaya de Tindouf en marge de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la semaine écoulée, Daho Ould Kablia, a déclaré que le trafic de drogue est une «activité terroriste».

Il a précisé qu’«il y a des bandes très organisées tant du côté marocain que du côté algérien», soulignant qu’il existait «une complémentarité extraordinaire» entre ces bandes. Depuis bientôt deux à trois ans, le trafic des stupéfiants a pris de l’ampleur et les quantités saisies sont témoins de la gravité du phénomène auquel l’Algérie est confrontée.

Cela représente même, un défi pour notre pays. Près de 78 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant le premier semestre de l’année 2013, un chiffre en hausse constante comparé aux 71 tonnes enregistrées durant la même période de l’année écoulée, selon les chiffres établis par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT).

Son directeur général, Mohamed Zouggar, avait souligné la semaine dernière qu’il avait été observé «une nette augmentation des quantités introduites en Algérie, de l’ordre de 9,1 %, par rapport au premier semestre de l’année 2012. M. Zouggar a relevé que les quantités de drogues saisies régulièrement, «voire quotidiennement», dénotent que le trafic de drogue est en hausse, «et démontrent parallèlement les efforts colossaux déployés par les trois services de lutte (Douane, Gendarmerie et Police)». Ces quantités ont été saisies à travers différentes wilayas du pays, particulièrement celles de l’Ouest. Tlemcen la plus haute marche t du podium au vu de la provenance de la totalité de ces quantités de drogue du Maroc voisin, un pays considéré comme étant l’un des plus grands pays du monde producteurs de cannabis avec une quantité avoisinant les 100 000 tonnes/an.

F.H