Algérie – Maroc : Mohammed VI tente d’apaiser le jeu

Algérie – Maroc : Mohammed VI tente d’apaiser le jeu

Alors que les relations entre l’Algérie et le Maroc viennent de connaitre de nouvelles tensions, suite aux dernières déclarations l’Ambassadeur marocain à l’ONU et la réaction de la diplomatie algérienne, voilà que le roi du Maroc lance une tentative d’apaisement en appelant Alger au « développement des rapports fraternels ».

La dernière tension en date entre les deux pays remonte à la mi-juillet lorsque l’ambassadeur marocain à l’ONU avait annoncé durant une réunion du mouvement des non-alignés soutenir « l’autodétermination peuple kabyle » en Algérie. Une déclaration qualifiée de « dérive dangereuse » par Alger.

Dans un communiqué rendu public le 16 juillet dernier, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a condamné « énergiquement une dérive particulièrement dangereuse » de la représentation diplomatique marocaine à New York, dont laquelle le Maroc soutient publiquement et explicitement « un prétendu droit à l’autodétermination du peuple kabyle ».

La réponse inopinée de Mohammed VI aux attentes de l’Algérie

Suite de quoi, l’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Rabat pour consultation avec effet immédiat. Se disant attendre « du Royaume du Maroc qu’il clarifie sa position définitive sur la situation d’une extrême gravité créée par les propos inadmissibles de son ambassadeur à New York », le MAE a donc décidé de rappeler l’Ambassadeur d’Algérie à Rabat.

Alors que l’Algérie exigeait une clarification de la part du Maroc, le roi Mohammed IV a carrément négligé cette nouvelle tension, malgré le fait qu’il a consacré une partie de son discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône, aux relations entre les deux pays voisins.

Dans son allocution, le roi marocain s’est adressé aux Algériens en affirmant : « Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc. La sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc ».

Dans le même sillage, il a invité le président de la République Abdelmadjid Tebboune « à faire prévaloir la sagesse » et « œuvrer à l’unisson au développement des rapports entre les deux pays voisins ».

Réouverture des frontières : l’éternel point de discorde

Toujours à l’adresse de Tebboune, Mohammed VI a appelé au développement des rapports fraternels entre les deux pays. « À sa plus proche convenance, j’invite le Président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune », a-t-il déclaré.

En outre, le roi du Maroc a réitéré son appel à la réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, un point sur lequel l’Algérie reste toujours intransigeante. En effet, vers le début du mois de juin dernier, Tebboune avait été catégorique sur ce point.

« On ne peut pas ouvrir les frontières avec un vis-à-vis qui vous agresse quotidiennement », avait-il déclaré lors d’un entretien accordé au quotidien français le Point. « Le Maroc a toujours été l’agresseur. Nous n’agressons jamais notre voisin. Nous riposterons si nous sommes attaqués. Mais, je doute que le Maroc s’y essaie, les rapports de force étant ce qu’ils sont », avait-il ajouté.