12.9.1967
Algérie 3 – Maroc 1
Stade : Zouiten (Tunis)
Jeux Méditerranéens de Tunis
Arbitre : Getcecer (Grèce)
Buts : Achour (21’), Lalmas (60’),
Djemaâ (76’) (Algérie), Hamouane (68’) (Maroc)
Algérie : Krimo, Bouyahi, Attoui,
Hamiti, Belloucif, Djemaâ, Seridi, Salhi Abdelhamid, Lalmas, Hachouf, Achour.
Entraîneur : Leduc
Maroc : Allal, Hattab, Driss, Slimani, Fadili, Hadani, Bamous, Ali, Hamouane, Faras, Saïd
Entraîneur : Mahjoub
09.03.1969
Algérie 2 – Maroc 0
Stade : 20-Août (Alger)
Eliminatoires (CAN 70)
Arbitre : Moncef Ben Ali (Tunisie)
Buts : Kalem (10’), Natouri (20’) (Algérie)
Algérie : Abrouk, Attoui Ali, Bourouba, Tahar, Hadefi, Seridi, Natouri (Berroudji), Fréha (Benturki), Selmi, Achour, Kalem
Entraîneur : Amara
Maroc : Allal, Abdallah, Filali, Boudjemaâ, Cherkaoui, Maroufi, Tazi, Maâti, Houmane, Bamous, Ghazouani
Entraîneurs : Cluzeau et Settati
A une semaine de la rencontre Algérie- Maroc, qui aura lieu à Annaba, et dont l’issue, faut-il le rappeler, est décisive pour les Fennecs, nous proposons à nos lecteurs une rétrospective des rencontres officielles qui ont opposé par le passé les deux nations. On entamera ce survol de l’histoire par deux rencontres, en 67 et en 69. Lucien Leduc dirigeait les Verts en 1967.
La Tunisie accueille les Jeux méditerranéens. L’Algérie des Lalmas, Achour et Salhi, un amalgame de joueurs du CRB, de l’Entente et même de l’Escadron Noir de Guelma et son longiligne centre avant Hachouf, aujourd’hui décédé.
Cet illustre attaquant des années 60 avait fini sa vie comme gérant d’un kiosque. Il avait eu son jubilé au milieu des années 90. Les Kalem, Seridi et Mustapha Dahleb avaient pris part à ce match d’adieu de feu Hachouf.
En 69, l’Equipe nationale, sous la houlette de Saïd Amara, est chamboulée dans sa quasi-totalité. On y trouve de nouvelles têtes, à l’image de Fréha (MCO), Abrouk (CRB), Benturki (USMB), Berroudji (OMR, CRB, USMA).
On fait appel à des émigrés, à l’image de Natouri. A cette époque, un certain Lekkak, qui avait drivé le WAT il y a juste quelques saisons, joueur professionnel en France, venait grossir le groupe Algérie.
Saïd Amara : «J’avais écarté Lalmas et lancé les jeunes qui avaient plus tard gagné les Jeux de 75»
C’est avec un coach que nous entamons cette nouvelle rétrospective. Saïd Amara n’est pas à présenter.
Après avoir mis un terme à sa carrière, il entame celle d’entraîneur. Il avait mené une nouvelle politique comme il aime à le préciser. «Les Fergani, Betrouni, Belbahri, Safsafi, c’est moi qui les avait lancés» tient-il à rappeler.
Vous aviez dirigé les Verts le 9 mars 1969 et l’Equipe nationale avait gagné par deux buts à zéro…
(Il nous coupe) C’est exact, Kalem (CRB, ndlr) avait marqué le premier but et Natouri (US Boulogne en 69-70, ndlr) le deuxième. Je venais de remplacer Lucien Leduc. Ce dernier avait quitté l’EN, après une défaite face à la Tunisie, en1968.
La Tunisie nous avait battus par deux buts à un, suite à une grosse bévue d’un défenseur qui évoluait à l’époque à l’USMA. J’ai travaillé au côté de Lucien Leduc, avant de prendre en main les destinées de l’Equipe nationale
On avait dit qu’à cette période, vous aviez décidé de lancer des jeunes, n’est-ce pas ?
Depuis toujours, j’ai été l’entraîneur qui donnait leur chance aux jeunes. Je lançais souvent des jeunes dans le bain et c’est ce que j’avais fait à cette époque. Pour être plus clair, j’avais lancé les jeunes qui frappaient aux portes de l’Equipe A.
Quels étaient les noms de ces éléments ?
Fergani, Belbahri, Betrouni, Safsafi, et d’autres encore ont formé le gros de la troupe qui avait été prise en main par Mekhloufi. Les premiers résultats de l’Algérie post-indépendance ont été réalisés au milieu des années 70.
Pour être précis, en1975 et aux Jeux méditerranéens
A partir de cette année, et même en 78, lors des Jeux africains, j’avais lancé des jeunes qui ont donné du bonheur au peuple algérien.
Pour revenir au match du 9 mars 69 que l’Algérie avait gagné par deux buts à zéro, quels souvenirs en gardez-vous ?
J’avais créé un malaise autour de l’Equipe nationale en écartant un joueur qui avait à cette époque un nom qui pesait assez lourd. Je n’avais pas pour habitude de remettre ma liste des joueurs devant participer à un match aux journalistes. A cette époque, à deux heures du début du match, personne ne connaissait le onze rentrant.
Que s’est-il passé ?
J’avais tout simplement décidé d’écarter Lalmas, que je salue aujourd’hui et à qui je souhaite un prompt rétablissement parce que je crois qu’il est malade. Je considérais qu’il était inadmissible que l’on badine avec la discipline.
Comment ont réagi les instances politiques de l’époque ?
Je me souviens de la venue d’Abdelmadjid Allahoum, Allah yerahmou (que Dieu ait pitié de son âme). Il était le chef du protocole de Boumediène. Il avait demandé à voir la liste des joueurs qui devaient jouer le match. Il est resté incrédule en constatant qu’il manquait un nom et pas des moindres.
Vous aviez pris des risques en prenant une telle décision : écarter un titulaire et lancer les jeunes ?
Je sais, je risquais gros. On m’aurait lynché si on n’avait pas battu le Maroc. On n’aurait pas admis que je fasse l’impasse sur une grosse pointure de la taille de Lalmas. En tous les cas, mes amis du Chabab, que je salue au passage, ne m’auraient pas reçus cordialement si on avait laissé passer la victoire au stade du Ruisseau. Mais l’histoire m’a donné raison, parce que les jeunes de l’époque ont gagné les Jeux de 75 qui se sont déroulés en Algérie.
Avec du recul et plusieurs années après, qu’en pensez-vous ?
Lalmas est un brave garçon. Je pense que chacun d’entre nous avait son caractère. On ne peut pas faire plaisir aux autres tout en se faisant piétiner et je n’aime pas que l’on me dicte mes choix.
Que s’est-il passé après ?
Le malaise n’avait pas disparu. Je ne voulais pas continuer à driver l’équipe A. Dans le temps, on ne parlait pas d’assemblée et d’élections. L’Etat intervenait aussi dans le sport et décidait du sort des personnes. Je me suis retiré au bénéficie de Bentifour et Zouba qui avaient pris le relais et je me suis consacré aux jeunes. C’était ma passion.
Cela s’est passé ce jour-là
67, la guerre israélo-arabe, une débâcle. Nasser restera au pouvoir
Dans la presse de l’époque, on lisait des commentaires sur la guerre israélo-égyptienne. L’unique quotidien national parlait d’une accalmie sur le front entre les deux armées. L’Egypte enterrait un général, des funérailles immenses se déroulent au Caire.
Une guerre éclair dont l’Egypte ne se relèvera pas de sitôt. Le général Abdenasser devait survoler une région de l’Egypte. On avait, par peur de provoquer des erreurs, éteint les radars. L’aviation israélienne avait cloué au sol tous les avions de combat égyptiens. C’est une version de la partie occidentale. Connaître la version objective du côté arabe n’est pas évident.
L’arabisation était entamée
Les paliers du primaire connaissaient l’introduction de l’arabe. «La 3e année primaire ne sera pas totalement arabisée» lit-on dans El Moudjahid. Aujourd’hui, on voit où cela nous a menés, le fait d’arabiser à marche forcée.
On ne peut pas dire que l’enseignement en Algérie soit des plus performants. Il est loin derrière l’enseignement en Tunisie. Ce pays a réussi à entamer les réglages pour donner un enseignement de qualité aux Tunisiens, malgré tout ce que l’on peut dire du régime déchu.
4e Foire internationale d’Alger
La Foire internationale d’Alger en était à sa quatrième édition. Les pays amis et frères ne rataient pas leur présence par solidarité. Cette manifestation est entrée dans les mœurs et connaît depuis sa création une présence massive des Algériens.