Algérie – Mali : « Bavardage de caniveau », Attaf fustige les putchistes de Bamako à l’AG de l’ONU

Algérie – Mali : « Bavardage de caniveau », Attaf fustige les putchistes de Bamako à l’AG de l’ONU
ahmed attaf mae

La tension entre Alger et Bamako a franchi un nouveau palier. Ce lundi 29 septembre, lors de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a livré une réplique particulièrement virulente aux propos tenus par le chef de la junte malienne, Assimi Goïta.

Une riposte sans détour

Dès le début de son intervention, Ahmed Attaf a fixé le ton. Loin du langage diplomatique feutré habituel, il a dénoncé avec une rare virulence les attaques verbales venues de Bamako. « Les sommets de la bassesse, de la vulgarité et de la grossièreté atteints par ce faux poète, mais vrai putschiste, ne sont rien d’autres que logorrhée de soudards. Son bavardage de caniveau ne mérite que mépris et n’inspire que dégoût », a lancé le ministre algérien sous les yeux de la communauté internationale.

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Ces mots, inhabituels dans l’enceinte onusienne, visent directement Assimi Goïta, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État en 2021. Ils traduisent la colère d’Alger face à une série de déclarations hostiles du régime malien.

Contexte d’une crise persistante

Depuis plusieurs mois, les relations entre l’Algérie et le Mali se sont envenimées. Alger, qui a longtemps joué un rôle de médiateur dans la crise malienne, est accusé par Bamako d’ingérence. La junte malienne reproche en particulier à l’Algérie son implication dans l’accord de paix d’Alger signé en 2015, un texte que le pouvoir malien actuel considère comme caduc.

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Pour Alger, en revanche, cet accord reste la seule base de règlement politique durable dans la région. Ahmed Attaf l’a réaffirmé dans son intervention, rappelant l’engagement constant de son pays en faveur de la stabilité au Sahel et du dialogue inclusif entre les différentes parties maliennes.

Une scène scrutée à l’international

La charge verbale du chef de la diplomatie algérienne n’est pas passée inaperçue. Plusieurs délégations ont été surprises par la dureté des propos, inhabituels dans le langage diplomatique. Mais pour Alger, il s’agissait d’un passage obligé afin de répondre à ce qu’elle considère comme des provocations répétées.

Cette confrontation verbale met en lumière la fragilité des relations entre les deux voisins, dans un contexte sécuritaire déjà tendu au Sahel, marqué par la montée en puissance de groupes armés et le retrait progressif des forces internationales.

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En s’exprimant avec une telle fermeté devant l’ONU, Ahmed Attaf a voulu adresser un message clair : l’Algérie ne tolérera ni les attaques verbales ni les tentatives de remise en cause de son rôle régional. Reste à savoir si cette passe d’armes marquera une nouvelle escalade diplomatique ou ouvrira la voie à une redéfinition des relations entre Alger et Bamako.