Algérie: levée de l’état d’urgence avant fin février

Algérie: levée de l’état d’urgence avant fin février

Le Premier ministre algérien et Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, libéral) Ahmed Ouyahia a annoncé mercredi à Alger la levée avant fin février de l’état d’urgence, en vigueur depuis 19 ans.

« La levée de l’état d’urgence interviendra avant la fin du mois en cours parallèlement à l’annonce de plusieurs décisions concernant le logement, l’emploi et la gestion de l’administration », a déclaré M. Ouyahia, cité par l’agence de presse APS, à l’ouverture d’une réunion de l’Alliance présidentielle.



L’état d’urgence a été proclamé en 1992 au début de la décennie des violences islamistes qui ont fait au moins 150.000 morts.

Outre le RND, l’Alliance présidentielle, créée en 2002 pour soutenir le président Abdelaziz Bouteflika, regroupe le Front de libération nationale (FLN, nationaliste) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste).

Elle détient la majorité absolue au Parlement.

M. Ouyahia a par ailleurs indiqué qu’il ne fallait « pas ignorer les évènements en cours dans les pays arabes et islamiques ».

Il a souligné « l’impératif d’apporter les solutions adéquates aux problèmes de la jeunesse algérienne ».

L’annonce de M. Ouyahia intervient après une manifestation qui a réuni le 12 février quelque 2.000 personnes dans le centre d’Alger.

Les marches sont interdites dans la capitale algérienne et les manifestants avaient été empéchés de défiler par un déploiement de quelque 30.000 policiers.

L’opposition réunie au sein de la coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a appelé à une nouvelle manifestation pour le 19 février.

Cette coordination regroupe des partis d’opposition, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme et des représentants de la société civile.

M. Bouteflika avait annoncé le 3 février la levée de l’état d’urgence, « dans un très proche avenir » lors d’un Conseil de ministres.

Il avait alors chargé le gouvernement de s’atteler « sans délais » à l’élaboration de « textes appropriés qui permettront à l’Etat de poursuivre la lutte antiterroriste ».