“Au total 291 femmes ont été victimes de différentes formes de violences sexuelles durant les dix premiers mois de l’année 2012″ a révélé la commissaire principale à la direction de la police judiciaire, Kheïra Messaoudene qui intervenait lors d’un séminaire sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Elles sont âgées de 19 ans à plus de 75 ans et elles sont mariées, célibataires, mères de familles, divorcées, employées ou sans profession à avoir subi des violences sexuelles, notamment le viol, le harcèlement sexuel ou l’inceste, selon la responsable de la police qui précise dans les cas d’inceste, les agresseurs étaient généralement le père, le frère, le fils ou l’oncle.
Mais Kheïra Messaoudene n’est pas dupe et elle sait que le nombre officiel des victimes des violences sexuelles est loin de refléter la réalité du calvaire des femmes victimes de ces actes. “Il existe des femmes qui souffrent en silence. Evoquer les actes de violence sexuelle reste encore un tabou” reconnait-elle.
Pour la commissaire principale, ces femmes préfèrent subir la douleur en silence que de dénoncer leurs agresseurs, de peur d’être rejetées par leurs familles ou par la société en dépit de leur statut de victimes. Il y a celles taisent leur agression, mais il y a aussi celles qui se rétractent après avoir entamé des démarches en direction de la police.
“Nombreuses sont les femmes qui se rapprochent de la police pour déposer une plainte et souvent elles ne reviennent pas, par la suite, pour déposer le certificat médical exigé dans ce genre de cas”, a-t-elle encore affirmé, non sans ajouter que sur les 291 cas relevés, 39 cas concernent des femmes victimes de harcèlement sexuel et 5 autres d’inceste. Donc, le gros des victimes concerne le viol, soit 247 cas.
