Algérie : Les médecins résidents maintiennent la grève jusqu’à la promulgation de “décisions tangibles et écrites”

Algérie : Les médecins résidents maintiennent la grève jusqu’à la promulgation de “décisions tangibles et écrites”

Plus de 2.000 médecins résidents (selon les organisateurs) et des anesthésistes réanimateurs ont tenu, lundi, un sit-in au niveau du CHU de Bab El Oued pour revendiquer une prise en charge officielle de leurs préoccupations socioprofessionnelles. Les représentants du “Collectif autonome des médecins résidents algériens” ont fait état d’une participation “massive” de médecins résidents venus des différents hôpitaux de la capitale pour s’enquérir des décisions prises lors de la rencontre tenue dimanche entre le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès et les représentants des médecins résidents.

De son côté, Merouane Sidali, un des porte-parole au sein du collectif, a indiqué que le collectif a décidé de maintenir la grève jusqu’à la promulgation de “décisions tangibles et écrites” qui répondent à ses revendications socioprofessionnelles tout en garantissant le service minimum. Il a également affirmé que le collectif “poursuivra le dialogue avec le ministère de tutelle et ses représentants prendront part à la commission chargée d’élaborer les statuts des médecins résidents”.

Le ministère de la santé n’a pas satisfait à toutes les revendications des médecins résidents, a-t-il précisé citant à titre d’exemple le service civil dont les médecins demandent l’abrogation. Les médecins résidents proposent de substituer au service civil dans les régions du sud du pays un système sanitaire “efficace” qui consiste en la mise en place d’équipes médicales spécialisées disposant de tous les moyens et équipements nécessaires. Ils ont, par contre, donné leur accord pour ce qui est des mesures pédagogiques prévues par la circulaire du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Rachid Harraoubia adressée aux doyens des facultés de médecine.

M. Harraoubia avait souligné, dans cette circulaire, sa disposition à donner suite aux recommandations issues de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine organisée en avril dernier. Le ministre avait également donné instruction pour qu’il soit tenu compte, lors des examens de fin d’année, du retard enregistré “afin que les médecins résidents ne soient pas pénalisés”. Les médecins résidents ont entamé une grève illimitée le 28 mars dernier sous la bannière du Collectif autonome des médecins résidents algériens pour revendiquer l’abrogation des lois et décrets relatifs au service civil la révision des statuts actuels du médecin résident, la réévaluation de leurs salaires et la révision de la prime de garde à hauteur de 4.000 DA au lieu de 690 DA actuellement.

Pour sa part, Ould Abbès a annoncé, dimanche, que les médecins résidents “bénéficieront, à partir de juin, d’un régime indemnitaire similaire à celui des médecins spécialistes”. Concernant la révision des statuts du médecin résident de 1996, le ministre s’est dit disposer, à la demande des médecins résidents, à installer une “commission de sages” composée de représentants des secteurs concernés pour coordonner le projet élaboré par la tutelle et celui proposé par les médecins résidents. Quant au service civil obligatoire, le ministre a affirmé que cette mesure “sera révisée à partir de l’année prochaine” sans donner plus de détails.

De leur coté, un groupe de la “commission des anesthésistes réanimateurs” qui ont tenu un sit-in au même hôpital a appelé à une révision de leurs statuts de 1990 et à une meilleure prise en charge de cette profession qui a ses propres spécificités. Les anesthésistes réanimateurs plaident également pour une couverture juridique de leur profession et la prolongation de la durée de leur formation BAC+5 au lieu de BAC+3. Ils ont appelé en outre à la réévaluation de leurs salaires et la révision des primes précisant que leur commission menait un dialogue avec le ministère de tutelle en vue de parvenir à un accord sur leurs revendications.

RAF