Algérie : les expulsions, l’autre face cachée de la crise du logement

Algérie : les expulsions, l’autre face cachée de la crise du logement

Malgré le lancement de beaucoup de chantiers de construction, la crise de logement persiste. Si certains n’arrivent pas à se loger décemment, d’autres se voient expulser de leurs habitations, faute de pouvoir payer le loyer.

Selon des associations de défense des sans-abris, le nombre de familles expulsées dépasse 1000 depuis le début de l’année en cours. Ces expulsions sont le fait de certains propriétaires ou des institutions de l’Etat qui chassent souvent soit les squatteurs ou les occupants de logements de fonctions. Dans tous les cas, faute de solutions, les familles se retrouvent souvent dans la rue, avec souvent des enfants à charge.

Rien que depuis l’arrivée du printemps, plus de 400 familles se sont retrouvées, du jour au lendemain, dans la rue, selon le décompte donné par le quotidien El Watan. Le journal cite Salmi Hakim, président du comité SOS expulsion, hébergé par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) qui donnent l’exemple de ces familles qui «se retrouvent sans ressources à la rue. Une femme est actuellement sous une tente avec ses trois filles à Bordj El Kiffan».

« (…) J’ai reçu avant l’Aïd un vieil homme qui pleurait à chaudes larmes. Il sue sang et eau pour payer son loyer. Il craint de se retrouver à la rue, lui et sa famille, quand il ne pourra plus payer le propriétaire. Il faut imaginer la souffrance de ces familles. Ces gens n’ont pas construit de baraques et ne mettent pas le couteau sous la gorge au responsable du coin. Sans possibilité de louer ou de se faire héberger par des proches, ils se retrouvent sous des tentes ou louent, pour certains, des baraques dans des bidonvilles », raconte au quotidien le président de SOS expulsion, lui-même victime de la situation.

Pourtant, une loi interdisant les expulsions pendant la période hivernale existe. Mieux, cette interdiction est mise en place pour garantir un minimum de stabilité aux enfants scolarisés. Mais la majorité des contrats de location étant fait en dehors du cadre légal, tous les abus sont permis, laissant ainsi des familles sur le trottoir.

E. W.