Avec 145 femmes élues sur un total de 462 sièges, l’Algérie enregistre un record de parité homme-femme dans une Assemblée législative au Maghreb.
Si le Conseil constitutionnel algérien confirme les résultats des législatives du 10 mai, cela porterait en pourcentage le nombre de femmes à l’Assemblée populaire nationale à 31,38%.
Pour le site d’information en ligne Maghreb Emergent, ces chiffres confirment une tendance à l’augmentation de la représentation politique féminine au Maghreb.
En Tunisie, l’Assemblée constituante élue en octobre 2011 compte 29% de femmes (63 sur 217 députés).
Au Maroc, elles représenteraient 17% des députés élus au Parlement pour la législature 2011-2016 (67 femmes sur 395 députés).
Selon le site Internet, seule l’Egypte enregistre un déclin du nombre de femmes depuis la révolution et par rapport à l’ère d’Hosni Moubarak. Aujourd’hui, elles seraient moins de dix au Parlement.
Quoi qu’il en soit, les chiffres de la parité homme-femme dans les assemblées législatives dans les pays du Maghreb dépassent et parfois de loin ceux des pays occidentaux.
A titre d’exemple, la France ne compte que 107 femmes sur un total de 577 députés, elles occupent donc 18,54% des sièges.
Dans un communiqué, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton s’est félicité du résultat de ces élections algériennes.
«Ces élections —et le nombre élevé de femmes élues— sont un pas encourageant vers de nouvelles réformes démocratiques en Algérie», a écrit Hillary Clinton.
Le magazine féminin français ELLE se réjouit aussi de ces chiffres en rappelant que les Algériennes représentent 53% de l’ensemble de la population algérienne.
Augmenter le nombre de femmes à l’Assemblée populaire nationale était l’une des promesses du président Abdelaziz Bouteflika au printemps 2011. Cette proposition faisait partie de l’ensemble des réformes politiques proposées par le président dans le contexte du printemps arabe.
La proposition a entrainé une levée de boucliers de la part des députés hommes mais avait finalement été votée en novembre 2011.
C’est probablement grâce à cette loi qui impose un quota de 20 à 50% de femmes sur les listes électorales des partis politiques que les députées sont aujourd’hui si nombreuses.
Pourtant pour certains, cette loi n’est qu’un trompe l’œil.
Dans une tribune publiée sur Le Temps d’Algérie, l’avocate algérienne Fatma-Zohra Benbraham dénonce une «loi piège» en montrant qu’elle ne permettait pas de véritable parité à l’assemblée mais seulement sur les listes électorales.
«Il se trouve que la plupart des partis et listes indépendantes ont présenté des femmes en dernière position sur les listes électorales, ce qui a empêché beaucoup de candidates de gagner lors de ces législatives», a-t-elle expliqué au Temps d’Algérie.
En 2007, les femmes députées n’avait remporté que 31 sièges sur 389 en Algérie.