L’Algérie aspire à quadrupler, d’ici à 2014, les superficies irriguées consacrées aux cultures céréalières. Un dispositif nouveau est mis en place pour permettre aux céréaliculteurs de payer les équipements d’irrigation en production. Il implique le secteur bancaire (la BADR), les assurances (CNMA) et des instituts spécialisés (INSID et ITGC).
L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a signé, hier à Alger, avec la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), l’Institut national des sols, de l’Irrigation et du drainage (INSID) et l’Institut technique des grandes cultures (ITGC), une convention-cadre définissant les conditions de mise en place des mécanismes de développement, de financement et d’acquisition d’équipements d’irrigation destinés aux céréaliculteurs.
Selon un document du ministère de l’Agriculture rendu public hier, cette convention permettra aux céréaliculteurs de payer en nature des équipements d’irrigation. L’OAIC contractera un crédit « Tahdi fédératif » destiné à financer l’acquisition des équipements d’irrigation qui seront exploités par les céréaliculteurs « avec obligation de remboursement par la production ». Les modalités de la procédure seront définies dans le cadre d’une convention spécifique à conclure prochainement avec les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS).
« L’OAIC est chargé d’établir toute convention spécifique définissant les relations professionnelles entre les intervenants (équipementiers, assurances, ONID…) et les agriculteurs adhérents », lit-on encore dans ce document. L’office est chargé, en outre, d’accompagner les agriculteurs désireux de bénéficier du crédit d’équipement Tahdi, à travers, notamment, le dépôt d’une « caution solidaire » auprès de la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR), pour garantir le remboursement du crédit.
La CNMA devrait s’occuper de la couverture d’assurance sur céréales contre les risques de grêle et d’incendie ainsi que de l’assurance « rendement sur céréales ». Cela en plus de l’assurance « réseau d’irrigation en exploitation » contre des risques comme les incendies, les explosions, les foudres et autres dommages électriques. Les instituts techniques spécialisés (INSID et ITGC) ont pour mission, quant à eux, d’encadrer et de vulgariser la mise en œuvre des opérations liées à l’amélioration de la productivité des céréales par l’irrigation.
Selon le ministère de l’Agriculture, ce dispositif triangulaire a pour objectif de porter les superficies irriguées en Algérie, estimées actuellement à 120.000 hectares, à quelque 600.000 hectares en 2014.
La production de céréales en Algérie évolue en dents de scie en raison des variations de la pluviosité. A l’issue de la campagne 2011/2012, elle a atteint 52 millions de quintaux, contre 41 millions de quintaux en 2010/2011. La facture d’importation de blé a atteint, l’année dernière, près de 3 milliards de dollars, selon les Douanes algériennes.