« Les médicaments traitant le cancer sont aujourd’hui et jusqu’à demain disponibles, mais le spectre de la pénurie des traitements contre le cancer n’est pas du tout écarté. Mercredi, on pourra faire le point ».
Telle est la réponse brève et sèche d’un membre de l’association d’aide aux cancéreux, El-Amel, contacté hier. Une déclaration qui souligne le risque de rupture d’approvisionnement en médicaments, notamment contre le cancer, dans quelque temps.
D’un autre côté, les officiels rassurent et parlent d’une nouvelle organisation du secteur des médicaments pour lutter contre ces pénuries. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, avait affirmé, à l’Institut Pasteur de Dély Ibrahim, lors d’une rencontre avec les différents opérateurs du secteur du médicament, que les médicaments seront commercialisés dans un délai ne dépassant pas les trois mois, en réaffirmant l’engagement de l’Etat pour assurer la disponibilité de tous les médicaments dont a besoin le citoyen. Le ministre a également affirmé son intention de mettre de l’ordre dans le secteur du médicament. Il a fait état de la création prochaine de l’Agence nationale du médicament. Cette dernière est censée réguler et contrôler le marché du médicament.
Pour rappel, le ministre avait affirmé qu’il ne s’agit pas de pénurie mais d’un dysfonctionnement dans la distribution et la gestion, orchestré par des producteurs et importateurs qui ne respectent pas le cahier des charges. Mais le désarroi des cancéreux et de tous les malades chroniques ne se limite pas uniquement à la disponibilité et la nondisponibilité des médicaments.
« Même quand le médicament est disponible, beaucoup de patients sans couverture sociale, notamment ceux qui arrivent de l’intérieur du pays, n’arrivent pas à acquérir les médicaments qui leur sont indispensables », nous confie une responsable de l’association El-Fadjr.
Elle nous explique que certains malades, dépourvus du carnet de gratuité de soins destiné aux malades chroniques, sont contraints de prendre en charge personnellement leur traitement, qui est très couteux. Les plus démunis abandonnent carrément leur traitement.
Notre interlocutrice dénonce la lenteur des collectivités locales qui prennent tout leur temps pour octroyer le carnet de gratuité de soins aux malades nécessiteux. « Le malade doit courir pour fournir un dossier aux services sociaux des APC. Ce dossier doit atterrir par la suite chez les services de la Direction de l’action sociale (DAS) de la wilaya pour sa validation, pour un feu vert de l’APC.
Un long processus qui accentue le calvaire vécu par les malades chroniques, notamment les cancéreux », explique notre source.
M. Aziza