Du projet de la Grande Mosquée à celui de l’espace Alger-Medina, les chantiers en cours révélent de grandes ambitions pour la capitale algérienne.
Objectif de l’État et de la wilaya : faire d’Alger une grande métropole méditerranéenne d’ici une dizaine d’années. De nombreux projets architecturaux ont été lancés pour moderniser l’image de la ville : nouvelle faculté de médecine, nouvelle gare centrale, grande marina… Beaucoup de ces sites s’intègrent au projet global d’aménagement de la baie, sur 25 km.
Mais le littoral est inaccessible à cause des rails et des installations portuaires. « Le front de mer est une balafre coloniale qui peut devenir la vitrine de la ville », estime l’historien Abderrahmane Khelifa. De fait, les plans d’aménagement tâchent de réconcilier les habitants avec le littoral.
Alger de demain
L’Alger de l’avenir sera aussi fait de structures colossales. L’immense espace Alger-Medina comprendra ainsi un centre d’affaires, un parc aquatique, un Palais des congrès… Le célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer travaille de son côté à sa future bibliothèque arabo-sud-américaine. Le président Bouteflika pousse aussi son propre projet, la Grande Mosquée d’Alger, qu’il veut la troisième plus haute du monde. Mais le site (sismique) et le coût (estimé officieusement à 1,5 milliard d’euros) font jaser.
La plupart de ces chantiers accusent des retards. L’emprunt obligataire pour financer Alger-Medina n’a pour l’instant récolté qu’un tiers des sommes requises. Les travaux de la mosquée devaient commencer en 2007, mais on ne connaît toujours pas les propositions faites par les architectes en réponse à l’appel d’offres. « La ville ne semble pas encore avoir trouvé un langage architectural cohérent, observe l’architecte Youcef Kanoun. Pourtant, elle a un énorme potentiel, et l’aboutissement d’un de ces grands projets pourrait servir de modèle ! »