Le taux de brevets d’invention déposés par des chercheurs algériens au niveau de l’Institut national de la propriété intellectuelle (INAPI) ne dépasse pas 20% parmi les 6000 enregistrés, a indiqué mercredi à Alger le directeur général de l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (ANVREDET), Mohamed Taibi.
« Seulement 20% du taux de brevets d’invention enregistrés à l’INAPI est un dépôt algérien. 80% de brevets relève des chercheurs étrangers », a précisé le DG de l’ANVREDET, lors d’une conférence de presse animée en marge d’un atelier de formation portant sur « la propriété intellectuelle, le portail ORBIT ».
Ces statistiques démontrent que « très peu de brevets proviennent des chercheurs algériens », a-t-il relevé, ajoutant que la culture des brevets « se fait sentir depuis peu de temps en Algérie ».
Le brevet d’invention est un titre de propriété industrielle conférant un droit d’interdiction de l’exploitation de l’invention par un tiers.
Au niveau international, quelques 63 millions brevets d’invention sont protégés par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. « L’Algérie membre de cette organisation depuis 1964, est classée parmi les derniers pays en matière d’exploitation des nouveaux projets », a-t-il souligné.
Pour parer à cette lacune, a-t-il dit, des campagnes de sensibilisation au sein des centres universitaires seront menées à compter de la prochaine rentrée universitaire pour sensibiliser les chercheurs de l’importance de l’enregistrement de leurs projets innovants dans la protection des idées mais aussi pour leur valorisation.
Dans le même sillage, le responsable de l’INAPI a soulevé l’impact des projets innovants dans le développement des petites et moyennes entreprises.
L’Algérie compte quelques 800.000 PME dont le produit doit être amélioré selon M. Taibi, et ceci « ne peut se concrétiser sans la contribution des universités pour que les entreprises locales croient aux projets algériens ».
Une coordination et coopération entre les industriels et les chercheurs universitaires » afin de « faire fructifier les brevets déposés » est « plus que, nécessaire », a ajouté M.Taibi.
Le DG de l’INAPI a rappelé à l’occasion, qu’en plus des incubateurs déjà existants, cinq autres seront initiés et financés par le ministère de l’industrie dans les universités du sud du pays et dans des pôles universitaires pour « domicilier les projets innovants et accompagner les chercheurs ».
Durant deux jours, le Centre de recherches sur l’information scientifique et techniques (CERIST) abrite un atelier de formation sur la propriété intellectuelle.
Organisé par l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique, cette formation entre dans le cadre de l’intérêt que porte l’ANVREDET pour la promotion de la propriété intellectuelle et sur les techniques efficaces de recherche et d’exploitation en matière de brevets.