La participation de l’ETRHB (travaux publics) d’Ali Haddad aux deux dernières soumissions d’Alnaft, annonçait déjà la venue des privés algériens dans l’industrie de l’amont pétrolier.
Le ministre de l’énergie et des mines Youcef Yousfi souhaite les voir participer à la réduction de la facture des importations des pièces de rechange du secteur. Un marché de plusieurs centaines de millions de dollars que la sous-traitance industrielle locale tarde à investir.
Des industriels nationaux, parmi lesquels la présence notable de Issad Rebrab patron de Cevital, ont été invités cette semaine par le ministère de l’Energie et des Mines, à une journée de réflexion sur les opportunités d’investissement dans le secteur des hydrocarbures et de l’énergie- les énergies renouvelables incluses. Objectif, faire participer le privé national au développement de toute la chaine énergétique, faire baisser l’importation de pièce de rechange et booster l’industrie nationale. Dans l’amont pétrolier, l’enveloppe consacrée à l’achat de pièces de rechange destinées aux installations existantes représente en moyenne annuelle près de 52 millions de dollars. Dans l’activité aval, et rien que pour l’année 2010, Sonatrach a importé pour 126 millions de dollars, en pièce de rechange. Chiffres avancés par le Pdg de Sonatrach, Nordine Cherouati, au cours de cette rencontre. Pour le patron de Sonatrach, le partenariat constitue un «levier décisif » en matière de fabrication de pièce de rechange, dans l’objectif d’une intégration nationale bénéfique.
Le marché de pièce de rechange constitue une réelle opportunité de partenariat « extrêmement avantageux » pour les investisseurs privés algériens, estime Nordine Cherouati. Il y a ainsi de la place, pour le privé national, dans un secteur pétrolier qui investit énormément : 12 milliards de dollars par an, selon Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines. C’est aussi un secteur qui achète beaucoup d’équipements : 500.000 articles de pièces de rechange utilisées lors de l’exécution des opérations de maintenance des installations pétrolières. Le secteur de l’électricité et de la distribution de gaz naturel « consomme » également plusieurs centaines de millions de dollars annuellement pour la réalisation des centrales électriques et des infrastructures et de transport et de mise à disposition des consommateurs d’électricité et de gaz, ainsi que l’a relevé le ministre de l’Energie.
3,5 milliards de dollars d’importation en pièce de rechange
Les entreprises nationales, tous secteurs confondus, importent, annuellement, pour 3,5 milliards de dollars en pièces de rechange, révèle, de son côté, le ministre de l’Industrie, de la Pme et de la Promotion de l’investissement, présent également à cette journée de réflexion.
Les entreprises privées sont-elles suffisamment outillées, en mesure de fabriquer des pièces de rechange ou autres équipements aux normes requises? Youcef Yousfi se montre confiant : « la fabrication de certains biens et équipements repose sur des technologies peu sophistiquées dont la maîtrise est à la portée de nos entreprises publiques et privées ». L’Etat parait engagé à soutenir l’implication du secteur privé dans l’industrie pétrolière.
Dans un message qu’il a adressé aux participants à la rencontre sus évoquée, le chef de l’Etat a souligné qu’il était « indispensable » de faire du développement d’une industrie nationale dédiée aux besoins des filières des hydrocarbures, des mines de l’électricité et des énergies renouvelables, une « pièce maîtresse » de notre stratégie industrielle. Relevant que le secteur de l’énergie et des mines « expérimente de perpétuelles innovations technologiques » et s’appuie sur les technologies les plus avancées.