Algérie-Le manque d’entreprises qualifiées retarde le déploiement de la fibre optique

Algérie-Le manque d’entreprises qualifiées retarde le déploiement de la fibre optique

Algérie Télécom, qui a misé sur l’outil national de production, n’a pu poser au 30 juin 2013 que 1.529 km de fibres optiques sur les 20 000 kilomètres prévus au titre du plan de généralisation de la fibre optique, a précisé M. Mehmel en marge de la visite de travail effectuée ce mardi à Alger par le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, M. Moussa Benhamadi.

Le plan de déploiement de l’infrastructure en fibre optique lancé par Algérie Télécom (AT) peine à se concrétiser faute d’entreprises capables de réaliser les travaux, a regretté son PDG, M. Azouaou Mehmel. L’opérateur historique, a-t-il affirmé, a officiellement sollicité l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ) pour encourager les demandeurs d’aide de l’Etat à investir dans ce créneau. AT a bénéficié, pour rappel, d’un crédit bancaire de 115 milliards de DA avec l’objectif de raccorder un million d’abonnés supplémentaires au haut débit à l’horizon 2015.

«C’est un plan de charge biannuel (2013/2014) qui porte sur la pose de 20 000 Km de fibre optique afin d’assainir le réseau existant en se débarrassant des câbles de cuivre. Malheureusement, nous butons devant le manque d’entreprises. Il y a très peu d’entreprises qui se manifestent suite à nos appels d’offres. Nous n’avons posé jusque-là que 1.529 Km. Et ce, à travers tout le territoire national », a indiqué M. Mehmel. Et d’ajouter qu’«Algérie Télécom a officiellement sollicité l’ANSEJ pour encourager les gens à investir le créneau dans le cadre de ce dispositif d’aide à la création de micro entreprises.». Il a estimé «qu’il ne s’agit que des travaux de génie civil qui ne justifient pas le recours aux entreprises étrangères ». En effet, c’est AT, a-t-il souligné, qui acquiert la fibre optique et sous-traite sa pose aux entreprises nationales.

La volonté d’AT de favoriser les «compétences nationales» s’est manifestée dès la mise en œuvre de ce programme de modernisation du réseau. Elle avait même publié un encart publicitaire en mai dernier portant «avis d’appel à l’intention des entreprises algériennes de génie civil afin de constituer un fichier national des entreprises de droit algérien susceptibles d’être retenues dans le cadre d’une présélection ».

La fourniture, exclue de la préférence nationale

Cette préférence nationale à laquelle s’est astreint l’opérateur historique n’a néanmoins pas bénéficié au seul fabricant de fibre optique, CATEL en l’occurrence (ex-ENICABLES). Cette joint-venture de droit algérien implantée à Oued Smar et dont le libanais MATELEC détient 60 % des actions, si elle vend la totalité de ses câbles en cuivre à AT, ne s’est vu «attribuer» aucune commande de fibres optiques depuis quatre mois. Le dernier appel d’offre international pour la fourniture de fibres optiques a été décroché par des Chinois.

«Nous fournissons nos fibres optiques à AT depuis 2007 à raison de 300 à 500 Km par an. Mais, nous n’avons décroché aucune commande depuis maintenant quatre mois. L’absence d’un marché met notre activité en difficulté. Nous produisons 6.000 à 7.000 Km de fibres optiques par an. Ils sont d’une qualité nettement meilleure que celle fournie par les Chinois. Mais, ils sont toujours les moins disant.», a regretté un responsable de CATEL. Ce dernier a plutôt jeté l’opprobre sur le produit fourni par les concurrents de son entreprise : «Nous nous approvisionnons en matière première chez les mêmes producteurs. Notre main d’œuvre n’est pas aussi chère que la leur. A moins qu’ils trichent, ils leur est impossible de pratiquer de tels prix ».