Par le Jeune Afrique : Les 50 personnalités algériennes les plus influentes ont toutes, sans exception et chacune à son niveau, un rôle à jouer pour conduire l’Algérie sur la première voie. Portraits.
L ‘Algérie doit-elle nous inquiéter ? Son président, Abdelaziz Bouteflika, 79 ans, a été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013 et n’a plus fait de discours à la nation depuis mai 2012. C’est donc sans un seul meeting qu’il a été réélu, en 2014, grâce au soutien d’un cercle de fidèles, de puissants hommes d’affaires et de quelques proches issus de la lutte d’indépendance et du Front de libération nationale (FLN), l’ancien parti unique créé en 1954 et toujours au pouvoir. Une époque que 70 % des Algériens n’ont pas connue… « Tab jnanou », confiait Bouteflika il y a quatre ans : « Notre génération est révolue. » Cela sonnait pourtant comme une promesse…
À l’instar du « système » mis en place il y a plus d’un demi-siècle, l’économie repose sur un modèle suranné. Avec 175 milliards de dollars de PIB en 2015 (soit 38 milliards de moins qu’en 2014, selon le FMI), elle est un colosse aux pieds d’argile qui dépend de ses ressources en hydrocarbures et subit de plein fouet, depuis deux ans, la chute des prix pétroliers sur les marchés mondiaux. Le locataire d’El Mouradia a beau tenter de rassurer les Algériens sur ce point, le pays est à son image : lucide, car il sait que la rente n’est pas infinie, et fragile. L’Algérie est à la croisée de deux chemins : soit elle emprunte celui de la diversification économique, laissant le secteur privé s’affranchir de ses chaînes pour offrir des perspectives à une jeunesse déboussolée ; soit elle prend le risque d’un statu quo quasi suicidaire.
Les 50 personnalités algériennes les plus influentes ont toutes, sans exception et chacune à son niveau, un rôle à jouer pour conduire l’Algérie sur la première voie. La classe politique doit prendre exemple sur la société civile, sur le monde des arts et de la culture et même sur la diaspora, qui proposent une image moderne, dynamique et internationale d’Alger – on pense à Sofia Boutella, Souad Massi, Kamel Daoud ou encore Elias Zerhouni… De quoi les caciques ont-ils peur en ouvrant la porte ? La décennie noire – qu’une part grandissante des Algériens n’a pas vécue non plus – les a-t-elle à ce point traumatisés qu’ils préfèrent l’immobilisme à une nouvelle aventure politique et économique incertaine mais exaltante ? Dans quelques années, lorsque J.A. se penchera de nouveau sur les leaders algériens les plus influents, gageons que nos journalistes auront à cœur d’écrire sur une nouvelle génération. Celle qui aura mené ce pays vers le succès qu’il mérite.
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