Le président algérien Abdelaziz Bouteflika va « de mieux en mieux » et prêtera serment lors d’une cérémonie publique s’il est réélu, a assuré mardi son directeur de campagne Abdelmalek Sellal. « La santé du président de la République s’améliore de jour en jour », a affirmé Abdelmalek Sellal en soulignant que s’il est réélu Abdelaziz Bouteflika « va prêter serment » dans les termes prévus par la Constitution. Des interrogations ont jailli ces dernières semaines dans la presse sur la capacité d’Abdelaziz Bouteflika, affaibli il y a un an par un accident vasculaire cérébral (AVC), de se prêter à cette cérémonie. Son dernier discours public remonte à mai 2012 à Sétif, dans le nord du pays.
Le président sortant ne mène d’ailleurs pas campagne et a chargé sept de ses proches de sillonner le pays pour convaincre les 23 millions d’électeurs appelés aux urnes le 17 avril pour le premier tour de la présidentielle. Les Algériens ont cependant pu le voir jeudi à la télévision, recevant, debout, le secrétaire d’État américain John Kerry. Dans une lettre le 22 mars, le président sortant leur a affirmé que les séquelles de son sévère AVC de l’année dernière ne le disqualifiaient pas. Interrogé sur le risque de fraude électorale, évoqué notamment par le candidat Ali Benflis qui a qualifié le gouvernement de « comité de soutien » à Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal a répondu qu’il n’en « sera jamais question ».
Une révision de la Constitution en vue
Abdelaziz Bouteflika, élu en 1999 avec 74 % des voix, réélu en 2004 avec 85 % et en 2009 avec 90 %, « refusera de passer sans un large assentiment du peuple algérien », selon son directeur de campagne. Ali Benflis a déclaré samedi que la fraude serait son « principal adversaire » le 17 avril jugeant qu’en 2004 « le vainqueur était la fraude et le perdant, la démocratie ». Il avait alors recueilli 6 % des voix. S’il est réélu, le président Bouteflika va s’atteler en 2014 à une révision de la Constitution dans le sens d’un « renforcement des libertés collectives et individuelles, des pouvoirs du Parlement et de ceux du Premier ministre », a détaillé son directeur de campagne.
La révision devrait aussi conduire à la mise en place d’un statut de l’opposition parlementaire qui pourrait saisir le Conseil constitutionnel, ce qui n’est pas le cas actuellement. « La révision de la Constitution était une priorité de M. Bouteflika » annoncée en avril 2011 au moment du printemps arabe, a rappelé Abdelmalek Sellal mais « elle a été différée en raison de sa maladie » qui l’a conduit à être hospitalisé pendant près de trois mois à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris.