La filière rencontre de multiples difficultés : absence de formation, manque de régulation et une fiscalité pénalisante.
Les différentes mesures incitatives prises par les pouvoirs publics pour encourager l’utilisation du lait cru pour la production laitière semblent ne pas convaincre les acteurs de cette filière. En effet, les gérants des laiteries continuent à utiliser la poudre de lait importée pour produire leur lait et autres dérivés. L’importation de cette matière première, faut-il le souligner, n’arrange guère l’État qui débourse chaque année des sommes faramineuses pour introduire cette poudre magique et satisfaire les besoins du marché national. Il faut dire que l’Algérie est classée premier pays consommateur de lait au Maghreb avec plus de 3 milliards de litres/an. Or, le taux de couverture de la demande nationale ne dépasse pas les 60%.
Le reste provient donc de l’étranger sous forme de poudre. La problématique est que les transformateurs, par logique de rentabilité et de rapidité, préfèrent produire avec la poudre. Car, s’ils optent pour le lait cru à travers une collecte auprès des éleveurs, ils auront d’autres actions à accomplir telles que la pasteurisation de ce lait… Pourtant, l’État a prévu à la hausse ses aides au profit des éleveurs qui bénéficient d’une subvention avoisinant les 45 DA/litre. Cette somme contient une aide de 12 DA/litre en 2009 au lieu de 7 DA/liltre en 2008 en plus des primes.
Même les autres intervenants dans la filière tels que les professionnels de la collecte, les industriels… ouvrent droit eux aussi à ces aides. Des contrats sont ainsi passés entre les différents acteurs pour une meilleure organisation de cette activité à travers l’Office national interprofessionnel du lait (Onil). La même nécessité est également constatée pour la filière avicole mais avec une forte intensité. L’aviculture, de la bouche des intervenants lors d’une conférence de presse qu’ils ont animée hier en prévision de la tenue de la 9e édition du Salon international des productions et santé animales (Sipsa), est caractérisée par une réelle désorganisation. Le constat est on ne peut mieux amer : un manque de régulation, une productivité faible soit des pertes de 40% de la production. Ce manque à produire aggrave encore, selon M. Mezouane, président de l’Association des aviculteurs, le prix de revient. La filière souffre, en outre, d’une absence criante de formation dans ce métier.
Désormais, disent les spécialistes présents à cette rencontre, il faut produire selon les normes requises en la matière. Autrement dit, il faut produire en réduisant les coûts. L’autre problème évoqué concerne les lenteurs bureaucratiques. En termes plus clairs, la filière avicole n’est pas prise en charge convenablement par l’État tel qu’il l’a fait pour le lait. Ce qui constitue une réalité partagée par tous les professionnels. M. Mezouane demande ainsi la suppression de la TVA estimée à 17% que paient les opérateurs. « Nous ne demandons pas de subventions mais que cette TVA soit supprimée c’est tout ». Les importateurs de matières premières, argue-t-il, ne sont pas tenus de payer cette taxe. Pour revenir à l’événement, la 9e édition du Sipsa aura lieu du 12 au 15 mai courant au Palais des expositions des Pins-Maritimes.
Selon ses organisateurs, ce salon a acquis une dimension internationale de par le nombre et surtout la qualité des participants dans la majorité des cas à des partenariats durables. Cette édition accueillera près de 248 exposants dont 73 seulement de nationaux. Et l’audience internationale est, en effet, confortée par les 181 participants internationaux dont 71 directs et 110 indirects originaires d’une vingtaine de pays, tels que l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Canada, la Chine, l’île de Chypre, le Danemark, l’Égypte, l’Espagne, la France, la Grèce, la Hollande, la Hongrie, l’Inde, l’Italie, le Liban, le Maroc, la Tunisie, la Turquie, les Usa… cette 9e édition, placée sous le haut patronage du Dr Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, et sous le signe de la « relance et l’innovation de l’économie des élevages ». « Par le biais de cette exposition agro-économique, nous souhaitons contribuer d’une manière efficace à l’essor et au développement des productions animales et des technologies de mécanisation de l’agriculture de notre pays », explique le Dr Amine Bensemmane, président du Sipsa.