L’audit commandé à un bureau d’études algérien sur le travail accompli par les entreprises étrangères en charge de la gestion de l’eau – Suez Environnement, Marseillaise des eaux, Agbar Aqua, Gelsenwasser – devrait être révélé dans les prochains jours. Les renouvèlements de contrats en dépendent.
Le ministère des Ressources en eau se prononcera en mars sur l’audit de la gestion déléguée de l’eau dans les principales wilayas du pays confiée à des entreprises étrangères.
Des décisions devraient être prises en fonction de cet audit, a indiqué un cadre du ministère des ressources en eau. Les détails de l’audit confié à un bureau d’études algérien seront dévoilés dans les prochains jours par le ministre des ressources en eau, M.Abdelmalek Sellal indique-t-on de même source. L’évaluation ferait ressortir des bilans différents pour les quatre partenaires en charge de la gestion de l’eau.
Il s’agit du français Suez Environnement pour Alger, de l’allemand Gelsenwasser pour Annaba, la Marseillaise des eaux pour Constantine et de l’espagnol Agbar Aqua de Barcelone pour Oran. Le français Suez Environnement dont le contrat pour la gestion de l’eau pour le grand Alger expire en mars aurait de réelles chances de rempiler pour un nouveau contrat. Une option beaucoup moins sure pour l’allemand Gelsenwasser, qui fait face à des critiques des citoyens d’Annaba et aussi celles des autorités locales. En novembre dernier, le ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal s’est gardé d’exprimer un avis clair sur la gestion de Suez. « Avec Suez, il y a eu beaucoup de résultats, il reste encore des choses à régler. Il faut absolument consolider ce qui est acquis, car ca sert à rien d’améliorer la situation et de reculer subitement», avait affirmé Abdelmalek Sellal.
Gelsenwasser encore en baisse
Le propos semblait en recul par rapport à une appréciation positive exprimée quelques jours plus tôt sur la radio algérienne dans laquelle il constatait que « Suez a fait un travail correct en matière de réhabilitation et distribution de l’eau ». L’entreprise française, critiquée pour des problèmes de facturation, a révélé qu’une étude réalisée auprès des clients montrait que « 90% sont satisfaits de la facturation ». La Seaal souligne que les clients payaient un forfait « mais depuis la mise en place des nouveaux compteurs, ils payent la facture réelle. Comparativement à l’époque du forfait, les clients payent un peu plus, puisque le compteur mesure mieux le volume de l’eau consommée». Concernant le partenariat avec l’allemand Gelsenwasser, qui assure la gestion de l’eau à Annaba depuis 2007, les choses semblent se diriger vers le divorce. Le ministre des Ressources en eau, sans attendre l’audit, a ouvertement exprimé son insatisfaction.
A Annaba, des habitants critiquent une régression et soulignent que des quartiers du centre-ville qui bénéficiaient en 2008 de l’eau H24, ne reçoivent aujourd’hui ce liquide que huit heures par jour.
Dernier fait au désavantage de l’entreprise allemande : le Wali d’Annaba a décidé de confier le programme de réhabilitation des réseaux d’alimentation en eau potable et d’assainissement à la responsabilité de la direction de l’hydraulique. Une mesure décidée à la suite de gros retards dans les interventions de la société algéro-allemande de l’eau et de l’assainissement d’Annaba et d’El Tarf (SEATA). Autre ratage du partenaire allemand : la baisse sensible du volume horaire de distribution qui a subi une évolution contraire aux prévisions.