Algérie: l’absence de concurrence facteur de la flambée des prix

Algérie: l’absence de concurrence facteur de la flambée des prix

L’absence de concurrence dans le secteur de la distribution des produits alimentaires pourrait avoir été un facteur de la récente flambée des prix en Algérie, qui ont provoqué des émeutes en janvier, selon le FMI.

« Les autorités devraient promouvoir la concurrence dans le secteur de la distribution des produits alimentaires et éviter un comportemant de potentiel monopole, qui pourrait avoir été l’un des facteurs de la récente flambée des prix », a estimé le chef de la mission du Fonds Monétaire International à Alger, Joël Toujas-Bernaté, dans un entretien au magazine interne de l’organisation internationale IMF Survey.

Plusieurs opérateurs algériens avaient accusé le groupe privé agro-industriel Cevital d’avoir été à l’origine de la flambée des prix du sucre et de l’huile dont il est le principal producteur dans le pays. Cette flambée des prix a provoqué du 5 au 9 janvier des émeutes un peu partout dans le pays et qui se sont soldées par cinq morts, plus de 800 blessés -presque tous des membres des forces de l’ordre- des dégâts importants et plus d’un millier d’arrestations. Elles ont pris fin lorsque le gouvernement a annoncé des mesures pour baisser les prix des produits de base tels l’huile et le sucre.

Il a aussi assuré qu’il continuerait à subventionner d’autres aliments de base tels le blé. M. Toujas-Bernaté a d’ailleurs estimé que l’Algérie « devrait aussi développer davantage son secteur agricole de manière a accroître son immunité face aux larges variations des prix sur le marché international ». Le FMI a pourtant noté, dans un résumé de son rapport annuel rendu public mardi, que la croissance de 2009 de 9,3% hors hydrocarbures avait notamment été portée par « une moisson de céréales excellente ». Mais à court terme, le haut responsable du FMI a estimé que les décisions prises par le gouvernement étaient « appropriées » car il a les ressources pour couvrir le coût relativement bas -environ 0,3% du PIB- des denrées de premières nécessité.

« Tant que ces mesures restent ciblées sur des produits de première nécessité consommés par les couches les plus pauvres de la population, ce sont alors la réponse correcte », a-t-il estimé.