“Nous irons jusqu’au bout, et sans rançon, pour ramener Mourad Bilek sain et sauf”, clament les villageois lors d’une journée ville morte dans quatre communes, à propos de ce jeune homme de 18 ans, qui est la 63e personne enlevée depuis 2005 dans un secteur proche de Tizi-Ouzou (Kabylie, est de l’Algérie). “Stop aux kidnappings. Libérez Mourad” Bilek, enlevé le 11 mai, proclament des banderoles suspendues au-dessus des routes de la région, visibles jusqu’à l’entrée de Tizi Ouzou, la principale ville de Kabylie. Mourad Bilek est le frère d’entrepreneurs aisés. Les habitants interrogés n’identifient pas les ravisseurs, mais certains parlent d’une “nébuleuse islamo-mafieuse”.
Tous les commerces et administrations locales ont fermé mardi et des centaines de personnes s’est rassemblées à Beni-Douala, Beni-Aïssi, Aït Mahmoud, Beni Zmenzer, les quatre communes de cette sous-préfecture, forte de 50.000 habitants. “C’est la première fois qu’il y a une aussi grosse mobilisation après un enlèvement dans la région”, se félicite le maire de Beni-Aïssi, Berchiche Hayouni. Il y a eu au moins cinq enlèvements dans cette zone montagneuse depuis 2005. Car après Mourad Bilek, samedi dernier, le propriétaire d’une unité de poteries de 71 ans s’est fait prendre par quatre hommes en rentrant chez lui, à Mechtras (35 km de Tizi-Ouzou). Selon son fils, Slimane Hamour, les représentants de 15 villages devaient décider mardi “d’actions à mener pour obtenir sa libération”.
A Béni-Douala, village de Mourad, et aux alentours on affiche la mobilisation. “Nous avons posé un ultimatum aux ravisseurs qui a expiré hier soir”, explique Amar Bezzouh, son cousin. “Après la journée ville morte, que nous avons gagné à 100% – regardez autour de vous ! -, demain nous organisons une caravane pour ratisser les forêts alentours. Tous les jours nous mènerons des actions”, affirme ce concessionnaire de voitures. “Nous restons pacifiques et pas question de verser un sou”, souligne-t-il. Verser une rançon à des ravisseurs est passible de prison en Algérie. “Notre famille est une cible. Il y a deux ans, ils avai