La lutte contre la contrebande de carburant vers les pays voisins, représentant près d’un milliard d’euros de manque à gagner par an pour l’Etat algérien, commence à porter ses fruits, a indiqué lundi le ministre de l’Energie.
Les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la contrebande du carburant commencent à porter leurs fruits, a déclare M. Youcef Yousfi lors d’une conférence de presse à Alger.
Le rythme d’augmentation de la consommation de carburant a nettement baissé. Il était de 9% en jullet 2012, il est passé à 1,8% en juillet 2013 , a-t-il précisé.
Depuis plusieurs mois, les autorités algériennes ont lance des contrôles massifs près des régions frontalières pour endiguer la contrebande de carburant vers le Maroc et la Tunisie.
Fin juin, les autorités avaient rationné l’essence dans la région de Tlemcen (ouest), pour lutter contre les trafiquants qui achètent ce carburant subventionné pour le revendre au Maroc voisin, qui est alimenté à hauteur de 60% par ce commerce illicite.
Dans cette zone frontalière, les trafiquants d’essence, surnommés les hallaba (qui abreuvent) assèchent régulièrement les pompes et font de gros bénéfices. Le carburant de ce pays producteur de pétrole, subventionné, est acheminé vers les villes marocaines.
En Algérie, un litre d’essence vaut 23 DA (0,23 euro) et un litre de gazole 13,40 dinars (0,13 euro). Au Maroc, le litre d’essence coûte 1,1 euro.
La frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc est fermée depuis deux décennies.
Selon M. Yousfi, l’Algérie consomme actuellement quelque 12 millions de tonnes de carburant par an, avec un rythme de croissance de la demande annuelle d’un million de tonnes.
Pour satisfaire cette demande, l’Algérie a lancé un vaste programme de réhabilitation de ses raffineries pour augmenter leur capacité de production, a affirmé le ministre.
Ce programme prévoit notamment la rénovation des raffineries d’Alger, d’ici fin 2014, d’Arezw (ouest), déjà opérationnelle, et celle de Skikda (est) d’ici la fin de l’année.
L’Algérie compte également lancer d’ici fin 2013 la construction de nouvelles raffineries pour augmenter dans cinq ans à entre 50 et 60 millions de tonnes par an ses capacités de raffinage contre 25 millions de tonnes actuellement, a précisé M. Yousfi.