Après les régions de l’Ouest et du Centre, la crise du carburant (essence et gasoil) s’étend à l’Est du pays. A Skikda et Constantine, les queues d’automobilistes devant les stations d’essence commencent à prendre de l’ampleur signe que l’inéluctable pénurie est bien présente.
Dans la wilaya de Skikda, des automobilistes se sont plaints au Quotidien d’Oran (édition de jeudi), du fait que qu’ils passent une bonne partie de la journée à faire la queue pour faire le plein. Même situation à Constantine où de longues files d’attente se sont formées devant les stations d’essence. « Oui, nous pouvons dire que la crise est arrivée chez nous », a indiqué au quotidien de l’Ouest un automobile de Constantine qui a fait le plein après deux longues heures d’attentes. Les mêmes scènes sont relevées au niveau de plusieurs points principaux de la wilaya : à Ali Mendjeli, la zone industrielle et la cité Boussouf. Les automobilistes mettent en exergue la demande supérieure à l’offre ce qui a créé une tension sur les produits. Une source locale a affirmé à El Khabar qu’une quantité de 6.000 mètres cube de carburant sont injectées toutes les 24 heures alors que la consommation est estimée à 7.000 M3 quotidiennement. Un chauffeur de taxi faisant la ligne Constantine-Jijel a confirmé, quant à lui, que cette pénurie touche d’autres wilayas de l’Est. « On nous a dit de patienter, le problème est dans les centres d’approvisionnement de Skikda et Bounouara (Constantine). Les livraisons par trains n’arrivent pas, et ça dure depuis maintenant trois jours. Nous sommes dans le flou », a déclaré un pompiste.
La wilaya de Chlef est également touchée par la crise. Les automobilistes empruntant quotidiennement l’autoroute et la RN4 sont pénalisés par ces perturbations en matière d’approvisionnement en carburants, selon notre confrère El Watan. Des sources locales ont affirmé ignorer les raisons de cette pénurie, tandis que d’autres ont pointé les quantités insuffisantes de carburants livrées par Naftal. Ce que d’ailleurs ont confirmé des gérants de stations de la wilaya d’El Tarf une autre wilaya de l’Est algérien également touchée par la pénurie. En effet, à en croire ces derniers les quantités de carburants qui leur sont livrées habituellement par Naftal ont été réduites de moitié. A l’Ouest du pays d’où la crise est partie, la rareté est de plus en plus persistante.
Les arguments de Naftal
Devant cette forte tension sur le carburant, les responsables tentent de minimiser la portée. Le directeur de l’Energie et des Mines de la wilaya de Constantine, interrogé par le Quotidien d’Oran, estime que l’ensemble des stations d’essence de la wilaya et de ses environs sont régulièrement approvisionnées à partir de la raffinerie de Skikda via un pipeline qui débouche au centre de Naftal de Bounouara. Invité à expliquer la tension qui caractérise la demande locale en carburants, le responsable a mis en cause les nombreux automobilistes des wilayas environnantes et qui, selon lui, ont « provoqué cette pression au niveau des stations d’essence ».
Récemment encore, le PDG de Naftal Saïd Akrètche, a expliqué la très forte demande ces derniers jours, particulièrement dans l’ouest du pays par l’effet combiné de la fin de la période scolaire, synonyme de début des grandes vacances, le début de la saison estivale et l’approche du ramadan, ainsi que la forte affluence des agriculteurs qui seraient en période de moissons.
Selon ce responsable, la compagnie « a déployé tous les moyens matériels et humains nécessaires pour répondre à la forte demande en augmentant ses approvisionnements de plus de 20% d’une manières générale, et de plus de 100% au niveau des stations-service les plus sollicitées ».
