Le gouvernement planche sur la manière de contenir la facture des importations. Trois groupes de travail ont été constitués à cet effet. De Washington, en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le ministre des finances, Karim Djoudi, exclut le retour à l’autorisation d’importation.
Les mesures soumises au Conseil interministériel (CIM) pour réguler les importations algériennes ne prévoient pas la mise en place de l’autorisation d’importation, a indiqué le ministre des Finances, M.Karim Djoudi, dans un entretien accordé à l’APS. »Il n’est pas prévu d’autorisation administrative d’importation du fait que l’Algérie évolue dans une liberté de commerce extérieur, dans une convertibilité courante du dinar tandis que les importations sont régulées par la machine économique et par des outils de politique économique », a affirmé le ministre au cours de cet entretien accordé en marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale tenues à Washington. La facture des importations de l’Algérie ne cesse d’augmenter, se traduisant par une forte baisse de l’excédent commercial qui a reculé de 46% au cours des huit premiers mois de l’année 2013 par rapport à la même période en 2012, rappelle-t-on. A la question de savoir quelle est la nature des mesures proposées pour endiguer cette hausse exponentielle des importations, le ministre s’est gardé d’en donner les détails mais a expliqué les lignes générales du dispositif. S’exprimant, tout d’abord, sur le processus suivi pour l’élaboration des mesures proposées, M. Djoudi a indiqué que trois groupes de travail, constitués de plusieurs ministères et pilotés par celui des finances, s’étaient réunis, il y a quelques semaines, et ont avancé une série de propositions qui ont fait l’objet de débat. Le premier groupe de travail a concerné »la régulation des importations et les modalités d’aborder cette régulation avec une série de mesures d’ordre réglementaire et d’ordre de politique économique et commerciale », a-t-il indiqué. Le deuxième groupe de travail a porté sur le Crédit documentaire (Credoc) et la manière de pouvoir »assurer une plus grande facilitation et un meilleur encadrement » du Credoc, tandis que le troisième groupe s’était penché sur les transferts illicites de devises, a poursuivi le ministre.
Des mesures qui ne nécessitent pas une loi
L’essentiel des mesures proposées par ces trois groupes de travail, a-t-il révélé, »sont d’ordre réglementaire ou d’ordre de gestion et ne nécessitent donc pas une loi mais plutôt des instructions ou des règlements de l’autorité monétaire (Banque d’Algérie) ». Les conclusions et les mesures préconisées par ces 3 groupes ont fait l’objet d’un débat au niveau du CIM qui va tenir prochainement une autre réunion »afin d’arbitrer définitivement » à l’initiative du Premier ministre, a encore fait savoir M. Djoudi. En fait, a ajouté le premier argentier du pays, les mesures soumises au CIM, présidé par le Premier ministre, »sont des mesures traditionnelles pour une bonne régulation du commerce extérieur et qu’un certain nombre de pays appliquent ». Ce dispositif »n’est pas une volonté de quelque protectionnisme que ce soit mais il s’agit simplement de la bonne conduite du commerce extérieur de l’Algérie », a-t-il soutenu. (APS)