Les perturbations météorologiques constatées depuis 3 semaines sur bien des régions du nord du pays ne semblent pas près de prendre fin.
Selon un bulletin météorologique spécial (BMS) diffusé par les services de l’Office national de météorologie, parvenu à notre rédaction hier en début d’après-midi, des pluies, parfois sous forme d’averses orageuses, localement assez marquées, étaient annoncées à partir de l’après-midi d’hier dans les régions des Hauts Plateaux et du sud-ouest du pays.
Le BMS en question dont la validité prend fin aujourd’hui (dimanche) à 12 heures, précise que les wilayas concernées par ces pluies orageuses sont Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mascara, Saïda, Naama, El Bayadh et le nord de Béchar.
On s’attend à ce que les cumuls des précipitations atteignent (ou dépassent) les 40 mm.
Comme ce fut souvent le cas lors des précédentes perturbations, il n’est pas écarté que cette énième perturbation se prolonge au centre et dans l’est du pays.
Ainsi, c’est assurément à un automne bien particulier que nous avons droit cette année. Ceux qui espéraient prolonger «leur été» (au bord de la mer s’entend) après le Ramadhan ont dû très vite déchanter, stupéfaits par ce chamboulement radical des conditions météo.
Des températures fraîches pour la saison, accentuées par des pluies orageuses et de violentes rafales de vent sont enregistrées un peu partout dans le nord du pays.
Vu les conditions météorologiques, ce dernier est installé dans la tourmente et l’incohérence.
Il faut dire que cette situation intervient après une saison estivale, la plus chaude depuis des années selon les spécialistes de la météorologie, caractérisée par des incendies et des températures caniculaires.
C’est justement ce changement brusque (d’un extrême à l’autre) en un très court laps de temps qui a fait que cette perturbation a été très ressentie par la population.
Bien évidemment, ce brusque changement des conditions météo a été à l’origine de dégâts considérables.
En matière de pertes humaines, pas moins de 17 personnes ont péri depuis le début de cette vague d’intempéries.
La dernière victime a été enregistrée jeudi dernier à Biskra.
Il s’agit d’un octogénaire qui tentait de traverser un oued de la région.
Il a été emporté par les eaux de ce cours d’eau en crue.
Toujours à Biskra, quatre personnes auraient pu connaître le même sort que l’octogénaire décédé sans l’intervention des éléments de la Protection civile qui les ont, au milieu de la semaine dernière, sauvés d’une mort certaine.
En ce qui concerne les dégâts matériels occasionnés par ces pluies orageuses, et après les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux (Laghouat, El Bayadh, Naama, Djelfa, Ghardaïa, Biskra), ce sont incontestablement les régions est du pays qui ont été, malgré elles, mises en évidence.
A Constantine, les pluies torrentielles ont été si violentes que la circulation automobile s’en est trouvée perturbée.
Dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, des habitations ont été légèrement touchées dans un certain nombre de localités comme Bouafia et Aïn Fakroun.
La ville d’Annaba n’a pas été en reste de cette vague d’intempéries.
La Coquette a connu d’importantes chutes de pluie à la fin de la semaine dernière.
Des glissements de terrain ont même été signalés au niveau de plusieurs chantiers de construction.
Du coup, l a circulation des automobilistes et des piétons a été sérieusement perturbée.
A Béjaïa, les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville (dans la nuit de jeudi à vendredi derniers) et ses environs, ont causé l’inondation de plusieurs quartiers, notamment ceux situés en contrebas. Se déplacer au niveau de ces derniers relevait pratiquement de l’impossible.
La station météorologique de l’aéroport Abane Ramdane a enregistré 200 mm de pluie en 12 heures de précipitations. Le trafic automobile s’est trouvé très perturbé.
Des perturbations électriques ont été enregistres à l’ouest de la ville de Béjaïa.
D’autres localités telles que Darguina, Souk El Tenine, Melbou et Akbou ont été touchées par ces intempéries et leurs désagréments.
Il faut dire qu’en matière d’anticipation, les autorités communales ne semblent pas retenir les leçons passées.
Elles ne daignent pas prendre les mesures qui s’imposent (nettoiement des avaloirs en temps opportun) en dépit des mises en garde de l’Office national de météorologie faisant état de l’imminence de perturbations météorologiques.
Dans ce tableau noir, il y a lieu de relever deux points positifs. Ces pluies interviennent à la veille du démarrage de la campagne labours-semailles.
En outre, elles ont contribué à l’augmentation du taux de remplissage de quelques barrages.
Billal Larbi