Algérie Intempéries : Bilan un an après la catastrophe de Ghardaïa

Algérie Intempéries : Bilan un an après la catastrophe de Ghardaïa

Une année, jour pour jour, après les graves inondations qui ont dévasté dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2008 et qui ont fait plus de 30 morts, les sinistrés de la vallée de M’zab ont commémoré, dans la douleur, ce 1er anniversaire par un mouvement de protestation.

Ils sont venus nombreux, jeudi, de tous les quartiers sinistrés pour dénoncer l’abandon et le peu de considération dont ils font l’objet de la part des autorités de la wilaya.



Le rassemblement a eu lieu devant le siège de la wilaya. Ils sont en majorité originaires de la commune de Ghardaïa, du grand périmètre complètement dévasté de la palmeraie dit El-Ghaba, notamment les quartiers les plus meurtris, tels que Bouchemdjane, Lebdouâte, Takdit, Ahbas-Ouchour et plus bas Baba Saâd.

Ils ont brandi des pancartes qui expriment leur profond désarroi dans lequel ils se trouvent plongés depuis cette fameuse nuit où ils ont pratiquement tout perdu et pour quelques-uns d’entre eux, même des êtres chers, on y lit notamment : “Les familles demandent secours après une année d’attente”.

“Jusqu’à quand notre patience ?” ou “Où sont passés les 40 milliards de DA promis par l’État ?” Ils ont exigé d’être reçus par le wali pour lui remettre une énième lettre contenant toutes leurs légitimes revendications et leur rejet de toute forme de hogra et d’oubli envers une partie fragilisée de la population, puis qu’ils ne croient plus en les promesses des autorités de la wilaya.

“Nous avons trop longtemps attendu. Nous souffrons avec nos femmes et enfants dans des conditions lamentables”, affirme B. Bakir, qui affirme que “deux de mes enfants ont été hospitalisés pour malnutrition. Et je n’ai même pas les moyens de leur acheter des médicaments, ce n’est que grâce aux âmes charitables que ces enfants ont reçu quelques médicaments et je les en remercie ici, aujourd’hui.”

Pour Saïd, “on crie partout que tous les sinistrés sont pris en charge alors qu’il en est rien. C’est faux”.

Un autre se plaint : “C’est cet espèce de mépris qui me fait le plus mal, personne ne veut même pas nous recevoir, on est traité comme des pestiférés.”

Avouant être lassés et stressés par cette situation, beaucoup se demandent pourquoi ils sont traités de la sorte, “espérant une intervention urgente des plus hautes autorités d’Alger afin d’abréger leur souffrance et leur permettre de reprendre une vie normale, décente et digne comme tout Algérien”.

De son côté le wali de Ghardaïa a organisé un point de presse pour rappeler une espèce de bilan de toutes les décisions qui ont été prises par les autorités du pays pour soulager la population sinistrée et les résultats enregistrés à ce jour, mais sans fournir de chiffres précis.

Il a exprimé dans un long monologue son satisfecit quant à la “parfaite maîtrise des opérations de secours par les autorités locales, grâce à l’exceptionnel engagement de l’ANP avec tous ses moyens humains et matériels, ainsi que celle de la Protection civile, sans oublier la contribution du Croissant-Rouge algérien et des Scouts musulmans algériens”.

L. KACHEMAD